Néjib Chebbi, leader du Parti républicain (Al-Jomhouri) aurait-il des ambitions personnelles au point de sacrifier le jeu collectif, au sein de la coalition Union pour la Tunisie (UpT) pour y parvenir?
Par Rachid Barnat
En d'autres termes, M. Chebbi se prépare-t-il à être le prochain Mustapha Ben Jaâfar ou Moncef Marzouki de l'opposition?
On sait que Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir) joue très bien des ambitions personnelles et des egos des uns et des autres! M. Chebbi serait-il sensible à l'appel du pied que lui fait Ghannouchi?
Sur les pas des deux Judas de la république
C'est ainsi que Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki ont été séduits par le chant de la sirène Ghannouchi... qui sera certainement pour eux le chant du cygne comme celui de leur partis respectifs Ettakatol et le Congrès pour la République (CpR)!
Néjib Chebbi n'aurait-il pas tiré la leçon de la double trahison des deux Judas de la république faites à leurs «valeurs» et à leurs électeurs?
Pourquoi persister à croire que le mariage de la carpe et du lapin puisse produire quelque chose de bien pour la Tunisie ?
Ghannouchi a montré son appétit d'ogre et comment il broie ses proies sans pitié, en les humiliant et en les méprisant...
Néjib Chebbi se croit-il plus fort que ces deux-là pour «veiller» à ce que Ghannouchi ne dépasse les lignes jaunes voire même les lignes rouges... discours qu'ont tenu déjà les deux Judas de la république pour rassurer les progressistes choqués de les voir faire alliance avec Ghannouchi alors que, durant la campagne électorale, ils nous juraient tous leurs dieux qu'ils ne s'allieraient jamais à cet homme!
Néjib Chebbi ferait mieux de réintégrer sa famille naturelle, celle des progressistes et de cesser de miner l'opposition par des ambitions personnelles qui ne peuvent que nuire au pays, si tant est que la Tunisie est, comme il le dit, au cœur de ses soucis!
S'il a pu avoir de la sympathie, voire de l'amitié, avec les islamistes au temps où ils étaient dans la même galère contre Zaba, il faut qu'il sache distinguer entre politique et copinage !
Ce qu'a fini par comprendre Hamma Hammami qui admet la nécessité d'un front de salut républicain pour contrer les obscurantistes en rejoignant l'Union pour la Tunisie!
L'alliance avec les islamistes est mortelle
Tant qu'une partie de l'opposition n'aura pas compris que l'alliance avec les islamistes est mortelle pour la Tunisie et pour eux, il y aura un gros problème. Comment un instant peut-on concevoir qu'un parti islamiste puisse s'accommoder de la démocratie? Concept qu'il rejette parce que occidental ! Et dont il n'y a nulle trace dans le Coran, surenchérissait déjà un autre islamiste, l'algérien Abassi Madani, chef du Front islamique du salut (FIS)! Ce qui ne l'a pas empêché hypocritement de la revendiquer pour accéder au pouvoir! Tout comme Ghannouchi.
Les événements de Turquie devraient pourtant ouvrir les yeux à beaucoup car voilà ce que donne l'islamisme dit «modéré».
Nous savons que le dénominateur commun aux chefs des partis islamistes est leur appartenance à la nébuleuse confrérie des Frères musulmans... ayant tous un «programme» commun!
C'est dommage qu'une militante de la qualité de Maya Jribi se soit mouillée la chemise pour Néjib Chebbi, le soutenant dans son ambition suicidaire, pour lui et pour le parti Al Jomhouri. On pourrait dire autant de Issam Chebbi, son frère !
Que ces deux-là soutiennent Néjib Chebbi dans son ambition et nous expliquent comme lui que la 4e mouture de la constitution préserve l'essentiel, la démocratie, les libertés... alors que l'ensemble de l'opposition et les experts en droit, constitutionnalistes compris, nous disent le contraire... laisse perplexe !!
Les Tunisiens sanctionneront, le moment venu, dans les urnes, tous ceux qui auront fait ou voudront faire alliance avec Ghannouchi et ses comparses. Ils sont échaudés par l'expérience de la troïka formée par Ennahdha, le CpR et Ettakattol mais dominée par Ennahdha !