Rachid Barnat écrit - Les membres du prochain gouvernement seraient bien inspirés de mettre en place des outils pour lutter contre la corruption et mettre en place des règles de transparence.
Il faut rappeler que l’une des raisons majeures qui a déclenché la révolution tunisienne est la corruption et l’abus des biens sociaux. Il serait bien que nos élus donnent des gages au peuple contre tout enrichissement personnel sur les deniers de l’Etat.
Certes, il faut que les représentants du peuple soient payés correctement. C’est le prix de la démocratie. Mais il leur revient de revoir le coût du fonctionnement de la démocratie et de trouver le juste prix pour tous ses acteurs.
Nos élus, seraient-ils assez sages et honnêtes pour s’inspirer de leurs homologues scandinaves, pour qui les deniers publics doivent être toujours dépensés au juste prix et qui refusent les privilèges que les pays latins lient à leurs fonctions ?
Lutter contre la corruption en amont
Selon le choix qu’ils retiendront, on saura si c’est «servir» le pays qui les motive en premier ou l’émolument et les privilèges que certains régimes associent à la fonction, qui les attirent, comme certains le pensent.
Par ailleurs, et pour plus de transparence, il faut instaurer une règle pour contrôler le patrimoine à l’entrée en fonction et au départ pour les parlementaires mais aussi pour les ministres et le chef d’Etat. Ensuite, il faut qu’une association bien structurée surveille cette question au nom de la société civile.
C’est un moyen de lutter contre la corruption en amont. Cela évitera tout enrichissement suspect. Car par le passé certains ministres indélicats choquaient les Tunisiens qui les voyaient étaler une richesse «subite» et s’étonner de les voir sortir de terre des palais, à peine entrés en fonction.
Pour être complet, il faudrait que nos élus rompent avec des pratiques scandaleuses qui ont toujours choqué les Tunisiens, quand ils faisaient du «clientélisme» et pistonnaient leurs amis et leurs proches pour des postes pris à d’autres plus qualifiés qu’eux.
Contrôler les règles de transparence
Pour la bonne marche de l’administration tunisienne, il est important de revenir à des méthodes démocratiques et justes par l’attribution des postes à la «méritocratie», pour rompre définitivement avec l’autocratie.
Il faut aussi que la société civile participe à des associations chargées de contrôler les règles de transparence et de dénoncer la corruption. Je songe à des associations comme Transparency International, car les meilleures règles juridiques ne sont pas grand chose quand il n’y a pas de contrôle de la société.
N’oublions pas que c’était aussi contre ces types de corruption que Mohamed Bouazizi s’était révolté et cela ne devrait pas poser de problème à Ennahdha qui a fait sa campagne sur la morale et la lutte contre la corruption ! Encore que ce parti n’ait pas donné des gages de transparence sur son financement, c’est le moins que l’on puisse dire !