La conjoncture économique en Tunisie est marquée par une reprise de la production agricole et des activités touristiques et une baisse des exportations industrielles à cause de la récession dans la zone euro.


Dans un communiqué, publié mardi, relatif à la conjoncture économique et financière nationale et ses principales évolutions depuis le début de l’année et jusqu’au 15 mai courant, la Banque centrale de Tunisie (Bct) indique qu’«au niveau sectoriel, les indicateurs de la production agricole relatifs à l’élevage et à la pêche ont affiché une relative amélioration au cours du 1er trimestre de l’année 2012 en comparaison avec la même période des années 2010 et 2011.»

Baisse des exportations industrielles. Concernant le secteur industriel, les retombées de la récession économique dans la zone euro sur l’économie nationale ont commencé à se faire ressentir, comme en témoigne la baisse des exportations des industries mécaniques et électriques au cours du mois d’avril 2012 (-4,1% contre 25,2% au cours du même mois de l’année précédente), ainsi que les industries d’habillement, cuirs et chaussures (-22,4% contre 19,2%), outre la baisse des importations des biens d’équipement (-2,7%) et des matières premières et demi-produits (-2,8%).

Reprise de l’activité touristique. De son côté, l’activité touristique a poursuivi sa reprise au cours du mois d’avril, enregistrant un accroissement des entrées de touristes au cours des quatre premiers mois de l’année en cours (51,8% en terme de glissement annuel contre -41,8% une année auparavant) et des recettes en devises (696,3 millions de dinars tunisiens, MDT, soit une hausse de 34,1% contre 519,2 MDT et -30,5% en 2011).

Paiements extérieurs: 101 jours d’importation. La balance générale des paiements extérieurs a dégagé un déficit de 725 MDT, au cours des 4 premiers mois de 2012, enregistrant une baisse notable en comparaison avec la même période de 2011 (2.316 MDT), suite à l’affermissement de l’excédent de la balance des opérations en capital et financières tandis que le déficit courant a continué à se creuser sensiblement.

Le déficit des paiements courants a atteint 2.071 MDT au cours des 4 premiers mois de 2012, soit 3% du Pib contre 1.619 MDT et 2,5% au cours de la même période de 2011 et ce, en relation avec l’élargissement du déficit commercial de 38,8% ou de 928 MDT, atteignant 3.314 MDT suite à l’accroissement des importations de 13,4% contre 6% pour les exportations (5,9% et 11,1% un an auparavant, respectivement).

L’impact du déficit commercial a été atténué par l’amélioration de l’excédent de la balance des services de 175 MDT au cours des 4 premiers mois de l’année en cours suite à l’accroissement des recettes touristiques d’une part, et la contraction du déficit de la balance des revenus de facteurs et des transferts courants de 223 MDT sous l’effet notamment de l’augmentation des revenus de travail de 22,5%, d’autre part.

Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital et financières s’est élevé à 1.346 MDT au cours des quatre premiers mois de l’année en cours contre un déficit de 697 MDT au cours de la même période de 2011, et ce en rapport avec la hausse des flux au titre des investissements directs étrangers de 19,3% et l’affermissement de l’excédent de la balance des prêts-emprunts et autres engagements, atteignant 840 MDT.

Suite à ces évolutions, les avoirs nets en devises se sont stabilisés, au 15 mai courant, au niveau de 9.857 MDT ou 101 jours d’importation contre 113 jours à la fin de 2011.

Taux d’inflation en hausse. Les pressions inflationnistes se sont accrues au cours du mois d’avril 2012, l’indice des prix à la consommation ayant enregistré une hausse de 0,8% en comparaison avec le mois de mars de la même année.

En termes de glissement annuel, la hausse a atteint 5,7% alors que le taux d’inflation s’est situé en moyenne à 5,5%, un taux considéré élevé en comparaison avec celui de 3,5% enregistré en 2011 et de 4,8% prévu dans le cadre du budget économique pour l’année 2012, étant signalé que les niveaux de la majorité des indices de l’inflation sous-jacente ont enregistré une hausse.

Liquidité bancaire et opérations de la politique monétaire. Face à la poursuite de la contraction de la liquidité bancaire au cours du mois d’avril 2012, les interventions de la Bct sur le marché monétaire se sont accrues pour se situer en moyenne à 3.462 MDT en avril contre 3.351 MDT au cours du mois de mars.

Les pressions exercées sur la liquidité bancaire se sont poursuivies dès le début de mai courant. Ainsi, les besoins des banques en refinancement auprès de la Bct se sont accrus, ce qui a engendré la hausse du taux d’intérêt moyen du marché monétaire pour s’établir à 3,72% durant cette période contre 3,64% au mois d’avril précédent.

Activité du secteur bancaire. Le montant global des dépôts auprès des banques a connu une hausse de 3,5% au cours des 4 premiers mois de 2012. Quant aux concours à l’économie, ils ont progressé à un rythme moins rapide que celui enregistré au cours de la même période de l’année écoulée, soit 4%. Les comptes débiteurs, les créances impayées et les crédits de consolidation ont représenté la part la plus importante de l’augmentation globale des crédits, ce qui révèle plus de difficultés en matière de recouvrement, sachant que les crédits à la consommation ont connu, à leur tour, une hausse sensible.

Par secteur, les industries manufacturières ont représenté 45,2% de cette hausse, tandis que ceux du tourisme et de la promotion immobilière ont représenté 18,8% et 14,3% respectivement de l’augmentation totale.

Activité du marché financier. Les transactions réalisées sur la cote de la bourse ont connu un dynamisme au cours du mois d’avril et jusqu’au 4 mai, pour se situer à 310 MDT, portant ainsi leur volume cumulé depuis le début de l’année à 743 MDT ou un volume quotidien moyen de 8,5 MDT. Les émissions de l’Etat se sont poursuivies au cours du mois d’avril 2012, pour atteindre 182 MDT.

L’évolution du marché financier au cours du mois d’avril 2012 a été marquée par la hausse de l’indice de référence Tunindex à un rythme relativement rapide (+5,6% comparé à fin mars précédent) grâce à la hausse notable des prix de certaines actions non financières alors que l’indice a enregistré un léger repli de 0,4% au cours de la première semaine du mois de mai, ainsi son rendement a atteint 7,3 % depuis le début de l’année en cours, alors que le rendement de l’indice du secteur bancaire était en-deçà de celui de l’indice Tunindex ne dépassant pas 1,9 % depuis le début de l’année.»

Source: communiqué.