Plus de 40 camions, sans plaques d’immatriculation, en provenance de Libye, ont forcé, lundi soir, le point de passage frontalier de Ras Jedir en direction du territoire tunisien, sans se conformer aux procédures douanières d’usage.
Des sources douanières ont indiqué à l’agence Tap que les douaniers ont été agressés physiquement par les convoyeurs.
Suite à cette agression, ces derniers ont suspendu brièvement leurs activités en signe de protestation contre ces agissements.
Les activités au point de passage de Ras Jedir ont ensuite repris leur cours normal.
Voilà pour l’information brute, laconique et néanmoins inquiétante. Car elle pose de nombreuses questions. Que contiennent ces dizaines de camions : des produits de contrebande ou… des armes?
Dans tous les cas, les forces de sécurité à la frontière sont dans l’obligation de les trouver et d’arrêter leurs conducteurs? Et d’ailleurs, comment cela a-t-il pu arriver? Laxisme, manque de moyens ou laisser-faire laisser-passer de la part de ces chers douaniers, dont la réputation est loin d’être reluisante parmi les Tunisiens? Y a-t-il un lien entre ce qui vient de se passer et la visite inopinée, effectuée hier au port de Radès, au nord de Tunis, par le chef du Gouvernement? Quel message a-t-on voulu envoyer ainsi au gouvernement? Qu’il laisse faire et laisse passer lui aussi?
La douane nationale, dont le malaise ne date pas d’hier, doit s’expliquer sur son passé et son présent. Il est temps aussi que des comptes soient rendus aux… Tunisiens.
I. B.