Pour ne pas perdre pied en Tunisie, un pays où il a toujours fait de juteuses affaires, le groupe français Alstom promet aux responsables du pays un investissement dans l’énergie renouvelable. Mais encore?


Patrick Kron, directeur général du groupe, a été reçu, lundi, au palais de Carthage, par le président de la république provisoire Moncef Marzouki.

Silence, on consolide!

L’entretien, auquel a pris part Boris Boillon, l’ambassadeur de France en Tunisie, a porté, selon le communiqué officiel de la présidence tunisienne sur «les moyens de consolider les investissements du groupe français Alstom en Tunisie».

A l’issue de l’entrevue, M. Kron a fait état de l’intérêt de son groupe à développer ses investissements en Tunisie dans les secteurs de l’infrastructure de base, de la maintenance des voies ferrées et de la promotion des énergies renouvelables à travers l’installation d’une centrale de production d’énergie solaire et éolienne, dont la production sera exportée vers l’Europe, indique encore le communiqué de la présidence de la République.

Le groupe Alstom, l’un des leaders mondiaux dans les infrastructures du transport ferroviaire, de production et de transmission d’électricité, est présent en Tunisie depuis l’indépendance.

Des rumeurs de corruption

Le 11 novembre 2010, la chambre des députés, dissoute quelques semaines plus tard, avait adopté une loi ratifiant un protocole financier entre la Tunisie et la France relatif à l’octroi d’un prêt pour l’acquisition de 16 rames pour le réseau du métro léger de Tunis et l’entretien de 55 autres. Le crédit, d’un montant de 58 millions d’euros (près de 120 millions de dinars, sans tenir compte de la prime de garantie) était destiné à la Société de transport de Tuns (Transtu).

Alstom réalise aussi les travaux de rénovation de la ligne ferroviaire de Tunis-Borj Sédria (23 km), commencés en 2006 mais qui ont enregistré plusieurs retards, et pas seulement à cause de la révolution.

C’est le projet, le plus important réalisé par l’entreprise publique. Constitué de deux volets: le développement de l’infrastructure et la misse à niveau du matériel, il devrait améliorer les conditions de transport de plus de 26 millions voyageurs qui empruntent cette ligne chaque année.

Le volet infrastructure est constitué de la construction d’une sous-station électrique, la surélévation des quais, l’électrification du réseau et le réaménagement partiel des voies dans les gares, ainsi que l’adaptation des installations de signalisation et de télécommunication à l’électrification et le réaménagement du dépôt atelier de Borj-Cédria.

Les travaux ont été confiés à Alstom pour un montant de 97 millions de dinars (48 millions d’euros). La Sncft a également passé commande de 16 rames électriques de quatre wagons chacune auprès du groupe français.

Autant dire que, par-delà les (ou en dépit des) rumeurs de corruption entourant l’octroi de ces marchés (ce qui reste à prouver), Alstom a toujours fait de juteuses affaires en Tunisie. Une bonne raison pour que l’entreprise s’engage, à l’avenir, à investir dans notre pays et, surtout, à opérer avec plus de transparence avec ses nouveaux «clients» tunisiens.

A bon entendeur…

I. B.

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