L’usine de la Sotacib de Feriana, détenue à 55% par le groupe espagnol Cemolins, est menacée de paralysée totale par des employés temporaires de l’usine. Les autres employés se mobilisent…


Le personnel de la Société tuniso-andalouse de ciment blanc (Sotacib) de Feriana a organisé, mardi, une marche jusqu’au district de la garde nationale de cette ville du nord-ouest, pour demander aux forces de sécurité d’intervenir pour mettre fin au sit-in observé, depuis presque un mois, par 53 employés temporaires, accompagnés parfois de leurs familles, devant l’usine, bloquant ainsi l’accès du personnel à son lieu de travail et interdisant les camions de transport de ciment, destiné à la vente, d’y entrer ou d’en sortir.

Pertes à l’usine de 16 millions de dinars en 2011

«L’usine est menacée d’arrêter sa production, si les autorités n’interviennent pas, le plus vite possible, pour lever ce blocage» a déclaré à l’agence Tap, Abderrahmane Mabrouk, directeur central des ressources humaines et des affaires juridiques de la société, précisant que les employés protestataires exigent leur intégration «malgré des accords conclus auparavant avec la direction générale à ce sujet».

M. Mabrouk a précisé que ces employés continuent de bloquer les camions de transport du ciment blanc, fourni aux carreleurs et exporté vers les pays voisins (Libye et Algérie), «ce qui a causé des pertes à l’usine d’environ 16 millions de dinars (MD) en 2011 et de près de 2 MD en 2012». Ce problème, qui persiste depuis le 9 mai, a aussi engendré, à partir du 12 mai, un chômage technique au personnel de l’usine, qui emploie 346 personnes (agents et cadres), a encore indiqué le responsable.

Pertes quotidiennes de 300.000 dinars

Les protestataires ont tenté, à plusieurs reprises d’entrer dans la salle de commande et de fermer totalement l’entreprise, «ce qui représente une véritable menace et un danger réel pour les employés de l’usine et leurs familles, ainsi que pour la région et l’économie nationale en général, étant donné que l’unité va perdre des recettes de vente de ciment estimées à 300.000 dinars par jour», a ajouté le responsable de la Sotacib.

D’après M. Mabrouk, les employés temporaires protestataires ont bénéficié, en vertu d’un accord après la révolution, d’une augmentation salariale de 25 dinars et ont été priés, en contrepartie, d’arrêter leurs pratiques (blocage de l’accès, agressions verbales..), qui nuisent au personnel de l’usine et qui ont mené l’unité à intenter des procès contre 33 d’entre eux.

L’ensemble du personnel de l’usine a déployé, d’après l’un de ses cadres, des efforts pour régler la situation en faisant recours aux autorités locales, régionales et même nationales mais sans résultats concrets.

55% du capital de la Sotacib, qui exploite l’usine de fabrication de ciment blanc à Feriana depuis plus de 20 ans, sont détenus, depuis 2007, par le groupe espagnol Cemolins. La société exporte une partie de sa production vers l’Algérie, la Libye, l’Italie, la France et l’Afrique.

En 2011, une nouvelle usine du groupe, spécialisée dans le ciment gris, est entrée en exploitation à Kairouan.

I. B. (avec Tap).