C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé Houcine Dimassi, ministre des Finances. Et il n’y a aucune raison de ne pas le croire, eu égard à la situation économique difficile prévalant dans le pays.
La mobilisation de ressources financières sera difficile à mettre en œuvre, au cours des deux prochaines années, et les signes de reprise ne seront palpables qu’à partir de 2015, a en effet affirmé M. Dimassi.
Intervenant samedi à la rencontre sur «la loi de finances complémentaire 2012», au technopôle El Ghazala, au nord de Tunis, le ministre a précisé que la Tunisie enregistrera une nette régression des ressources non fiscales, à cause de la baisse des revenus du bassin minier et du Groupe chimique tunisien (Gct).
Au cours des années 2013/2014, le recours à l’endettement ne sera pas substantiel à cause de la dégradation de deux crans (notamment par Standard & Poor’s) de la note de la dette, à long terme, de la Tunisie, a indiqué le ministre.
La compensation des hydrocarbures devra atteindre 4,5 milliards de dinars à la fin de l’année actuelle, a-t-il souligné, ajoutant que la hausse continue du prix du baril de pétrole constitue un fardeau pour le budget de l’Etat. Ce que M. Dimassi ne dit pas c’est que cette «hausse continue» rendra inéluctable, au cours des prochaines semaines, un renchérissement du prix des carburants à la pompe, perspective qui ne saurait être reportée indéfiniment.
Le blues des agents des finances
Evoquant la situation professionnelle des agents des finances publiques, M. Dimassi a annoncé qu’il effectuera prochainement des visites de terrain pour prendre connaissance des conditions dans lesquelles ces derniers travaillent, exprimant, au passage, son soutien à la revendication des agents relative à l’élaboration d’un statut garantissant leurs droits à des conditions de travail répondant aux besoins d’un secteur sensible, et qui fait face à des pressions continues.
Le rôle des agents des finances sera essentiel, au cours de la prochaine période, d’autant plus qu’ils se chargeront de la mobilisation des ressources propres, l’objectif étant d’éviter une régression de la croissance, a encore indiqué le ministre.
Au cours de la rencontre, plusieurs agents de la finance publique se sont interrogés sur les causes de refus du gouvernement de répondre favorablement à leurs demandes. Ils ont en outre évoqué le manque de supports et de moyens leurs permettant d’accomplir leurs tâches.
La directrice générale des études et de la législation fiscale, Habiba Ellouati, a demandé au ministre de transmettre un message au gouvernement concernant les conditions difficiles de travail des agents de la finance publique, considérées comme différentes de celles des autres ministères. Dans ce message, ces agents demandent une intervention urgente du gouvernement pour résoudre leurs problèmes.
M. Dimassi a indiqué que le ministère et le syndicat des agents de la finance publique ont, conjointement, présenté récemment des recommandations, qui devraient être concrétisées dans les prochains jours.
I. B. (avec Tap).