Les récentes violences commises par des groupes salafistes à Jendouba et Ghardimaou ont freiné le rythme des réservations des touristes français, alors qu’il était sur une  courbe ascendante.


Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme, a pris part, samedi, à la séance inaugurale du colloque international organisé, à Paris, par le conseil régional de l’île de France. Ce colloqué, organisé à l’occasion de la journée mondiale du tourisme, portait sur le thème du tourisme responsable.

Cap sur le tourisme responsable et écologique

M. Fakhfakh a profité de l’occasion pour aire un exposé sur le chemin parcouru sur la voie de la transition démocratique en Tunisie. Il a aussi souligné que le tourisme responsable et écologique est un axe essentiel de la nouvelle orientation du tourisme tunisien, qui va privilégier la promotion des projets innovants en la matière, d’autant que le code des investissements, actuellement en cours de révision, va comporter nombre d’incitations au profit des promoteurs inscrits dans cette nouvelle dynamique. L’instauration d’un climat social sain au sein des entreprises touristiques est un objectif à viser de manière irréversible parce que garant de croissance et de compétitivité, a expliqué le ministre.

Auparavant, M. Fakhfakh a tenu plusieurs séances de travail avec les principaux voyagistes français opérant sur la Tunisie. Ces derniers ont confirmé la reprise du marché français sur la Tunisie tout en émettant des réserves sur les conditions sécuritaires et les débordements des salafistes fortement médiatisés par la presse française. Ce qui n’a pas manqué de susciter les craintes des consommateurs français à l’égard de la destination tunisienne.

Le point noir des violences salafistes

Pour Pascal de Izaguire, président du groupe Tui-Marmara, le premier tour opérateur de France a indiqué que son groupe table sur 370.000 touristes français d’ici la fin de 2012, soit une hausse de 20%. Il a cependant ajouté que les récents événements de Jendouba et de Ghardimaou ont freiné le rythme des réservations alors qu’il était sur une courbe ascendante.

Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med, a pour sa part indiqué que son groupe prévoit 35.000 clients sur la Tunisie, soit une évolution de 35% par rapport à 2011 et une baisse de 15% par rapport à 2010.

Jusqu’à fin avril 2012, les tour-opérateurs français ont fait état, dans leur majorité, d’une nette reprise sur la Tunisie, a affirmé René-Marc Chikli, président de Centre d’études et des tour-opérateurs français (Ceto), saluant les nouvelles orientations retenues pour le développement du tourisme. «Djerba est une bonne destination mais elle manque terriblement d’animation», a aussi relevé le président du Ceto, soulignant l’un des problèmes chroniques du tourisme tunisien : hors des hôtels, il ne se passe presque rien qui pourrait intéresser les touristes.

M. Fakhfakh a tenu à rassurer les voyagistes français sur les conditions de sécurité, précisant que l’Etat veillera à imposer la loi contre ceux qui perturbent la marche de l’économie nationale, dont le tourisme constitue un secteur phare. Il a également exprimé la volonté de son département de soutenir les programmes des TO français particulièrement en cette période de réservation de dernière minute qui continue à marque le marché français.

Les prévisions sur le marché français portent sur 1,2 millions de visiteurs français en Tunisie en 2012. Chiffre ambitieux certes, mais réalisable, si la situation sécuritaire se rétablit.

I. B. (avec communiqué).