Ce n’est pas pour énerver le président de la république, qui dit avoir décidé de le limoger il y a deux mois, que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) multiplie les activités, à l’intérieur et à l’extérieur.


On peut cependant imaginer que ce regain de dynamisme de Mustapha Kamel Nabli puisse énerver au plus haut point le locataire du Palais de Carthage, mais aussi le chef du gouvernement Hamadi Jebali, qui voudrait tant, lui aussi, se débarrasser de ce grand argentier. Dommage, ce dernier ne semble pas prêt à leur faire plaisir en rendant lui-même le tablier.

Dernière activité de M. Nabli, qui préside aussi le Comité national de recouvrement des biens mal-acquis existant à l’étranger : il doit se rendre à Bruxelles (Belgique) , les 11 et 12 juin, à la tête d’une délégation pour participer à l’atelier de travail organisé par le Comité en collaboration avec l’Union européenne et la Banque Mondiale.

Le gouverneur estime que l’organisation de cet atelier «est un signal positif quant à l’issue de ce dossier dans des délais raisonnables, d’autant que la coopération bilatérale avec certains pays est encourageante notamment avec la Suisse où les procédures judiciaires avancent d’une manière significative et l’appui des autorités suisses à la Tunisie dans ce dossier est toujours réel et constant».

La délégation tunisienne se compose de juges d’instructions, de hauts responsables des ministères de la Justice, des Affaires étrangères et des membres de l’équipe opérationnelle du Comité de recouvrement ainsi que la Commission tunisienne des analyses financières.

Plusieurs pays, européens et non-européens, ainsi qu’Eurojust, Interpol, le Group Egmont, et «Star» de la Banque Mondiale seront représentés dans cet atelier par les experts en charge du dossier tunisien.

La délégation tunisienne va examiner l’avancement du dossier par les partenaires étrangers, identifier les problèmes encore en instance et les solutions pour les résoudre.

Cet atelier tend aussi à renforcer les canaux de contact direct entre les magistrats et experts tunisiens et leurs homologues étrangers pour aplanir les difficultés inhérentes à ce genre de dossier intrinsèquement complexe et difficile.

I. B. (avec communiqué)