Alors que les noms de ses successeurs potentiels se multiplient, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), Mustapha Kamel Nabli, n’est pas près encore de céder son poste.


Ainsi donc, après près de cinq heures de débat houleux, qui s’est poursuivi jusqu’à près minuit, l’Assemblée nationale constituante (Anc) a fini par reporter à aujourd’hui à 14 heures la séance sur le limogeage du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct).

Erreurs de procédures et vice de forme

Au cours du débat, les députés de l’opposition ont dénoncé les erreurs de procédures – l’inscription à l’ordre du jour de cette question étant mise à mal, selon eux, par un vice de forme – et, surtout, une nouvelle tentative de passage en force du gouvernement. Ils ont aussi dénoncé, derrière la décision de limogeage de M. Nabli, une tentative du gouvernement d’écarter un gouverneur très attaché à l’indépendance de l’Institut d’émission et opposé au recours à la planche à billets par un autre plus docile et plus soumis aux désidératas du gouvernement. Le gouverneur n’ayant reçu aucune explication claire sur le motif de son licenciement, pareille décision risque d’aggraver le climat d’indécision et de manque de confiance qui affecte l’investissement et porte préjudice à l’économie du pays, ont-ils aussi souligné.

Malgré plusieurs interruptions de séance et des rappels à l’ordre virulents de la part du président de l’Anc, Mustapha Ben Jaâfar, ces députés sont parvenus à empêcher, plusieurs heures durant, Ridha Saïdi, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des affaires économiques, de présenter le point de vue du gouvernement concernant cette affaire.

Le débat, cet après-midi, en présence de M. Nabli, d’un représentant de la présidence de la république et d’un autre du Premier ministère risque d’être tout aussi houleux.

Imed Bahri