Avec un bilan négatif, des pertes de plus de 100 millions de dinars en 2011) et des effectifs pléthoriques (et en augmentation permanente), la compagnie aérienne nationale tunisienne aura du mal à maintenir encore le cap.


Les données présentées par Najia El Gharbi, secrétaire général de Tunisair, mardi, dans le cadre de la rencontre périodique avec les médias à la Kasbah, n’incitent pas à l’enthousiasme. Elles sont même particulièrement inquiétantes. Et il est nécessaire que les autorités politiques réduisent les pressions sur la compagnie (notamment en matière d’emploi), lui permettent d’assainir sa gestion et ses finances et de se préparer à l’échéance de l’ouverture du ciel national à la concurrence internationale, échéance qui pourrait lui être fatale  si elle ne parvient pas à la négocier en position de force ou, en tout cas, dans une situation d’équilibre.

Des recrutements tous azimuts

Selon Mme El Gharbi, «le volume des pertes enregistrées par Tunisair au cours de l'année 2011, a dépassé les 100 millions de dinars (MD)». Par ailleurs, le nombre de voyageurs a régressé de 14%, celui des heures de vol de 5,3% et les recettes de l'exploitation de 4,8%.

Mme El Gharbi a expliqué que ces résultats négatifs sont imputés à l’augmentation des prix des carburants (+32%), des charges d’assurance (+38,6%) et des charges d’amortissement (+11,5%).

En revanche, l’année 2011 a été marquée par le renforcement des ressources humaines, à travers le recrutement de 800 nouveaux agents, dans les différentes sociétés du holding Tunisair, ce qui a porté le nombre total des agents à 8.400. Ces recrutements, décidées pour apaiser la grogne sociale dans cette filiale, ont plombé davantage les coûts de l'entreprise. D'ailleurs, la compagnie aérienne nationale a, encore, entamé un programme pour l’intégration de près de 800 autres agents contractuels, qui s’étalera sur la période 2012-2014. Ce qui n'est pas de nature à réduire ses effectifs plus que pléthoriques.

Dans un autre registre, la responsable a rappelé la vétusté du parc, qui compte 32 avions, dont l’âge varie entre 8 et 21 ans, annonçant que «la compagnie a lancé, en 2008, un programme de rajeunissement de son parc, qui vise l’acquisition de 16 avions sur une période de 12 ans, et le retrait, progressivement, des avions dont l’âge a dépassé 20 ans».

Renouvellement urgent d'un parc vieillissant

«Tunisair a acquis, jusqu’à présent, 3 avions A320, et procédera, au cours des prochaines années, à l’achat de 7 autres avions A320, 3 avions A330 et 3 avions A350», a-t-elle souligné.

La responsable a rappelé que l’achat du troisième avion A320 (le 12 juillet courant), a nécessité le lancement d’un emprunt obligataire, par la Banque nationale agricole (Bna), avec le concours de trois sociétés publiques, à savoir le Groupe chimique tunisien (Gct), l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap) et la Compagnie des phosphates de Gafsa (Cpg).

Concernant l'interdiction de la vente des boissons alcoolisées à bord des avions de Tunisair au cours du mois de ramadan, Mme El Gharbi a affirmé que cette décision a été prise par la direction générale de la compagnie, suite à des réclamations émanant des hôtesses et des stewards, qui se sentent gênés de servir les alcools, tout en précisant que cette disposition ne sera appliquée que durant le mois saint.

I. B. (avec Tap).