Moncef Marzouki a reçu aujourd’hui Chedly Ayari, le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct). Dans le communiqué officiel publiée à l’issue de la rencontre, pas un mot sur l’indépendance de l’Institut d’émission!
Le président de la république provisoire, qui a réussi la prouesse de recevoir, au Palais de Carthage, depuis son installation il y a 7 mois, pratiquement toutes les personnalités qui comptent dans le pays, mais pas Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la Bct, qu’il a d’ailleurs fini par limoger, s’est empressé de recevoir le successeur de ce dernier, comme pour démontrer qu’il ne manque pas de pouvoir, en dépit des maigres prérogatives que lui ont laissées ses alliés d’Ennahdha.
Quoi qu’il en soit, le communiqué rendu public lundi après-midi par la présidence de la république à propos de cette rencontre est un morceau d’anthologie: la rencontre a permis à M. Ayari de présenter à M. Marzouki le rapport de la Bct pour l’année 2011 (réalisé par son prédécesseur).
«La discussion a porté sur le rôle de la Bct dans la dynamisation de l’économie nationale, la préservation des équilibres financiers du pays, le contrôle et la réforme du système bancaire», lit-on dans le communiqué. Mais encore…
Inutile de chercher un seul mot sur «l’indépendance de la Banque centrale». Un oubli lourd de sens. On est autorisé à penser que cette question n’est pas dans le cahier des charges remis au nouveau gouverneur!
Ceux qui voulaient encore une preuve de la volonté du gouvernement de mettre la main définitivement sur la banque centrale et de la contrôler directement sont donc désormais servis.
I. B.