«Il est important que la Tunisie œuvre à donner des signaux positifs à la communauté internationale et aux investisseurs étrangers à travers la réalisation d’un processus de réforme globale qui assure une relance de l’économie tunisienne».


 

C’est ce qu’a déclaré, lundi, à Tunis, le directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale au Fonds monétaire international (Fmi), Massoud Ahmed, à l’issue d’une rencontre avec le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, au plais de la Kasbah.

Le responsable du Fmi fait-il ici allusion à l’éviction de l’ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) Mustapha Kamel Nabli, et à la démission de l’ex-ministre des Finances, Houcine Dimassi, qui ont constitué, ces dernières semaines, des signaux très négatifs envoyés par le gouvernement tunisien à la communauté financière internationale? Sans aucun doute. Reste à espérer que le gouvernement a reçu ce message 5 sur 5 et n’y a pu vu seulement un satisfécit.

Répartition équitable des fruits de cette croissance

«La Tunisie, qui traverse une période historique, a évité une déstabilisation macro-économique, malgré les impacts négatifs et les chocs exogènes de la transition politique», a déclaré le responsable du Fmi, ajoutant que «l’objectif principal de la Tunisie est désormais de pouvoir réaliser un taux de croissance plus élevé et d’assurer une répartition équitable des fruits de cette croissance».

L’entretien avec le chef du gouvernement a permis, a-t-il dit, de passer en revue les moyens à mettre en place en vue de renforcer davantage la coopération entre le Fmi et la Tunisie et d’aider les institutions financières tunisiennes et les départements chargés des finances (Banque centrale de Tunisie et ministère des finances...) en matières d’analyse et d’assistance techniques et aussi d’appui financier.

Ridha Saïdi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des dossiers économiques, qui assistait à ce point de presse, est revenu sur le rapport, publié le 25 juillet, par le Conseil d’administration du Fmi, lequel prévoit, cette année, un taux de croissance de 2,7% en Tunisie contre une estimation antérieure de 2,2%.

Il a évoqué, à ce sujet, une cohérence des points de vue entre le gouvernement et le Fmi qui recommande, dans son rapport, une maîtrise des dépenses publiques et une réforme du système de subventions et de pensions.

Ce sont là, rappelons-le, deux des recommandations du ministre des Finances démissionnaire, Houcine Dimassi, et qui ont été au centre de son différend avec le gouvernement. Mais cela, M. Saïdi n’en siffle pas mot.

Par ailleurs, le Fmi examine, actuellement, les moyens de développer la coopération avec la Tunisie et de mettre en place des mécanismes pour la coordination des programmes de coopération mixte, a encore indiqué M. Massoud.

Des réformes conjoncturelles prélude à des réformes structurelles

«La Tunisie est apte à réussir la période de transition tout en préservant sa stabilité économique malgré les mutations économiques et financières à l’échelle internationale», a-t-il encore assuré.

De son côté, M. Besbes a fait part de la volonté de la Tunisie d’entamer les réformes conjoncturelles qui s’imposent et de préparer une plate-forme favorisant dans une phase ultérieure des réformes structurelles. Il a cité, à cet égard, les efforts de restructuration du système bancaire public et de réforme du cadre juridique organisant les micro-crédits et la finance islamique.

I. B. (avec Tap).