altSelon Hachemi Alaya, docteur-ingénieur conseil à Tema, «la Tunisie s’enfonce dans un gouffre économique» et la politique économique du gouvernement s’enfonce dans les incohérences.


C’est, d’ailleurs, le titre de son post publié par ‘‘Le Cercle des Echos’’ où il affirme que «la plupart des indicateurs de l’économie tunisienne sont en train de virer au rouge vif: exacerbation de l’inflationniste, aggravation du déficit extérieur, panne sèche du moteur-exportation, recul de l’investissement industriel, déprime de la consommation, etc. Et, pour couronner le tout, l’agitation sociale sur fond d’un risque d’éclatement de la coalition au pouvoir repart de plus belle.»

Citant les indicateurs de prix publiés au cours de la semaine écoulée par l’Institut national de la statistique (Ins), l’auteur souligne la reprise de la «fièvre inflationniste», repartie à la hausse de l’inflation au cours de juillet, «portée essentiellement par une politique économique faite de largesses salariales, de transferts sociaux, d’administration-contrôle des prix, d’approvisionnements en produits de consommation importés, etc.»

Autres indicateurs clignotant au rouge signalés par l’auteur:

- le déficit commercial (6,4 milliards de dinars tunisiens pour les 7 premiers mois de l’année 2012) «en raison d’une nette baisse des exportations qui témoigne notamment des effets négatifs de la crise dans la zone euro sur l’économie tunisienne»;

- la déprime des consommateurs;

- le recul des intentions de l’investissement industriel dans les régions (-57 % à Siliana, -43 % à Jendouba, -44 % à Kasserine et -29 % à Sidi Bouzid).

Face à ces indicateurs négatifs, «le rebond modeste attendu pour 2012 a été d’ores et déjà révisé à la baisse par le Fmi 2,7 % et le Coface 2,5 %», souligne Hachemi Alaya, qui déplore les «incohérences» de la politique économique du gouvernement transitoire. «Il devrait maintenir une politique monétaire accommodante pour encourager à la fois l’investissement et la consommation, mais au risque d’exacerber les tensions inflationnistes, tout comme il devrait maintenir une politique de ‘‘répression des prix’’ pour contenir les tensions sociales, mais au risque de pénaliser les entreprises et le secteur de la production comme en témoignent les récentes revendications des producteurs de lait, de tomates, etc.», écrit-il.

I. B.