altPour promouvoir le tourisme, une activité en crise chronique, le gouvernement Hamadi Jebali va imposer une nouvelle taxe de 1% sur le chiffre d’affaires des compagnies aériennes. Et c’est pour leur bien…


Le gouvernement provisoire entend mettre en place, à partir de 2013, une nouvelle taxe, qui sera appliquée sur le chiffre d’affaires (CA) des compagnies aériennes nationales, et dont les recettes serviront au renforcement des interventions du Fonds de développement du secteur touristique.

Cette nouvelle taxe, qui ne dépassera pas 1% du CA des compagnies aériennes, sera introduite dans la Loi de finances 2013.

Même si cette taxe sera relativement faible, quand on connaît la situation financière difficile de certaines compagnies aériennes nationales, on peut estimer qu’elle sera mal accueillie par les concernés.

Impliquer les transporteurs dans la promotion du tourisme

Pour justifier la nouvelle taxe, le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a précisé, samedi, à l’agence Tap, lors d’une visite effectuée à la Médina de Tunis, que «les compagnies aériennes réalisent des chiffres d’affaires importants dans le transport des touristes». Cette taxe, a-t-il ajouté, permettra d’impliquer tous les intervenants dans le secteur touristique dans la promotion et le développement de cette activité.

Le ministre a fait remarquer que «la Tunisie est appelée à conquérir de nouveaux marchés touristiques et a besoin de ressources additionnelles pour financer ses campagnes de marketing», qui doivent être «fortes», d’autant plus que l’Etat contribue au financement de ces campagnes à hauteur de 80%.

Et d’ajouter qu’il est indispensable de concevoir de nouveaux mécanismes en matière de financement et d’impliquer le secteur privé et les parties bénéficiant des recettes touristiques.

Les restaurateurs, les hôteliers et les autres

M. Fakhfakh a précisé, aussi, que cette nouvelle mesure concernera, en premier lieu, les compagnies aériennes, en attendant qu’elle soit généralisée pour englober les restaurants, les hôtels et tous les intervenants dans l’activité touristique.

Interrogé sur la possible désapprobation de cette mesure par les compagnies aériennes, M. Fakhfakh a indiqué, sur un ton tranchant, que c’est «le gouvernement qui met en place un système fiscal servant à l’économie nationale en général et aux secteurs concernés en particulier». Traduire: ça ne se discute pas.

«Les compagnies aériennes seront informées de cette décision et des négociations seront entamées avec elles», a ajouté le ministre, expliquant que 70% des chiffres d’affaires de ces compagnies proviennent du transport de touristes et que, par conséquent, elles seront les premières concernées par le développement du secteur touristique et la conquête de nouveaux marchés dont elles peuvent tirer profit.

La nouvelle taxe est, donc, on l’a compris, un mal pour un bien : elle devrait assurer, à terme, le bonheur des transport.

I. B. (avec Tap).