C’est, en tout cas, ce qu’a confié, mardi, le secrétaire d’Etat tunisien aux affaires européennes Touhami Abdouli, en visite de travail de deux jours à Berlin.
«L’Allemagne est sur la voie de devenir le premier partenaire européen de la Tunisie», a affirmé M. Abdouli. Et d’ajouter, dans ce qui s’apparente à un reproche à la France, 1er partenaire historique de la Tunisie: «Contrairement à la France, premier partenaire actuel de la Tunisie, l’Allemagne, a considéré la révolution tunisienne comme un événement exceptionnel». Mieux: l’Allemagne «est disposée à développer ses relations économiques et ses investissements en Tunisie», s’est félicité M. Abdouli.
M. Abdouli conduisait une délégation tunisienne en Allemagne pour participer à un Conseil interministériel tuniso-allemand visant à élaborer un plan de coopération bilatérale pour les mois à venir.
Lors d’une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur tunisien à Berlin, il a expliqué que la France entretient, jusqu'à présent, des «relations traditionnelles avec la Tunisie».
Présente à cette réception, la secrétaire d’Etat allemande aux Affaires étrangères Emily Haber a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir le processus de transition démocratique en Tunisie et à mettre à sa disposition l’expertise allemande nécessaire dans tous les secteurs. «Les responsables allemands ne se sont jamais lancés dans un marathon de concertations et de visites en Tunisie aussi important que celui mené depuis la révolution», a-t-elle relevé.
«Cet effort s’est concrétisé par la conversion d’une première tranche de 30 millions d'euros (environ 60 millions de dinars tunisiens) de dettes tunisiennes en projets de développement dans les régions les plus défavorisées», a-t-elle rappelé.
Le gouvernement allemand avait décidé, en mai 2011, de convertir la dette tunisienne, estimée à 60 millions d’euros pour la réalisation d’une soixantaine de projets notamment dans les domaines de la formation professionnelle, de la lutte contre du chômage, de la libéralisation du commerce et de l’optimisation des méthodes de travail dans le domaine culturel et des médias.
La délégation tunisienne à Berlin, conduite par M. Abdouli, est composée du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la réforme Said Mechichi, du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale chargé de la coopération internationale Alaya Bettaïeb et du conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires économiques Noureddine Kaâbi.
I. B. (avec Tap).