La question peut paraître paradoxale. Elle est pourtant posée par un certain nombre d’opérateurs économiques qui ne trouvent pas, dans le pays, la main d’œuvre dont ils ont besoin.
C’est le sujet qui sera débattue, lors d’une table-ronde organisée par le Centre tunisien de veille et d’intelligence économique (Ctvie) sous le titre: «Importation de main d’œuvre, est-ce la solution?», vendredi prochain, 5 octobre, à 14h30, à la Maison de l’Entreprise (siège du Ctvie), au quartier des Berges du Lac, au nord de Tunis.
«L’emploi est l’une des revendications majeures de la révolution tunisienne et la principale préoccupation des gouvernements et des politiciens en cette période de crise économique mondiale. Toutefois, les agriculteurs, les promoteurs et les industriels se trouvent confrontés en Tunisie au manque flagrant de main d’œuvre», notre le Ctvie dans la note de présentation de la table ronde. Il ajoute : «Les secteurs d’activités les plus touchés par ce phénomène, sont l’agriculture, l’industrie, le bâtiment et travaux publics et le tourisme. Des secteurs dont les besoins sont saisonniers parfois certes, mais qui contribuent de manière importante à l’économie».
Tout en soulignant que la main d’œuvre tunisienne se fait de plus en plus rare et chère, malgré la disponibilité des offres d’emplois, ce qui provoque la paralysie de plusieurs secteurs, le Ctvie ajoute que la Tunisie se trouve confrontée, cette année, à «une pénurie sans précédent, et ce malgré l’évolution des salaires, et le retour massif de travailleurs tunisiens de Libye».
Ce manque est- il structurel ou conjoncturel? Cette situation est-elle similaire à celle qu’a connue l’Europe dans les années 60? Face à ce paradoxe, quels rôles pour le gouvernement et les partenaires sociaux? Quelles réformes doit-on lancer pour redonner de l’efficience au marché du travail? Devrons-nous importer de la main d’œuvre ou sacrifier des filières consommatrices?
Toutes ces questions seront au centre des discussions lors de la table-ronde de vendredi prochain, qui sera l’occasion pour présenter les résultats de l’étude lancée par le Ctvie sur: «L’évaluation des besoins en main d’œuvre non satisfaits».