La centrale patronale «pourra recourir à une grève patronale des entreprises (lock out ou fermeture provisoire des entreprises), si le gouvernement ne l’inclut pas aux discussions et aux concertations» en cours.
C’est ce qu’a déclaré Khalil Ghariani, président de la commission des affaires sociales au sein de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).
Un dernier recours
Cette grève, qui concernera toutes entreprises et secteurs d’activité, sera «notre dernier recours pour répondre aux attaques qui ont touché la centrale patronale au moment où elle œuvre à relancer l'économie nationale», ajoute M. Ghariani.
Intervenant au cours de la réunion générale des chefs d'entreprises, jeudi à Tunis, sur le thème «Où va l’entreprise économique?», M. Ghariani a affirmé aussi que l’Utica a proposé une augmentation salariale de 5,5% au profit des employés du secteur privé, alors que l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a proposé une augmentation de 7%.
Plusieurs entreprises économiques ne peuvent pas supporter cette augmentation à cause de leurs situation difficile, en raison notamment de l’augmentation du coût de production, de la hausse des prix des carburants et de l’augmentation des tarifs de la consommation d’électricité, a-t-il souligné.
«Il convient d’améliorer le niveau économique de l’entreprise avant de décider une augmentation des salaires, si on veut préserver la pérennité de l’appareil productif national», a indiqué encore M. Ghariani.
Ralentissement du rythme des investissements
Le président de la commission économique relevant de la centrale patronale, Hichem Elloumi, a, pour sa part, affirmé que les déclarations du gouvernement relatives à une hausse de l’investissement de l’ordre de 24% est en réalité une hausse des intentions d’investissement.
Les chiffres réels stipulent que la valeur réelle des investissements, au cours du premier semestre 2012, n’a pas dépassé 300 millions de dinars (MD), a-t-il précisé.
Au cours des 8 premiers mois 2012, la plupart des secteurs ont enregistré une régression, a-t-il affirmé, ajoutant que les exportations du secteur textile par exemple ont régressé de 11%.
«En Tunisie, l'investissement est menacé par l'investissement parallèle qui fait entrer au pays des quantités énormes d'essence, de produits de construction à travers les réseaux de contrebande», a affirmé le responsable. Et d’appeler les parties concernées (gouvernement, patronat, syndicats, ouvriers..) à déployer tous les efforts afin de surmonter cette situation économique difficile.
Souci de préserver les emplois
La promotion de l'investissement reste tributaire de la garantie d’un climat sécuritaire, social et politique favorables, en plus d’une infrastructure adéquate, a-t-il affirmé.
Wided Bouchamoui, présidente de l’Utica, a, pour sa part, indiqué que la centrale patronale s’attelle à convaincre plusieurs investisseurs étrangers à ne pas fermer leurs entreprises et à ne pas quitter la Tunisie.
Elle a aussi condamné les campagnes visant à dénigrer l’image de l’Utica et à porter préjudice à son patriotisme, mettant l’accent sur «son rôle dans la préservation des emplois et la garantie de l’équilibre économique».
I. B. (avec Tap).