Tunisie. Descente de police dans un hôtel de Hammamet en pleine nuitLes milieux hôteliers sont en colère après que la police soit entrée visiter de force les chambres d’un hôtel à Hammamet sans être muni d’un mandat délivré par le procureur de la république.

L’information est rapportée par notre confrère Destination Tunisie, qui raconte  que «dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 octobre 2012, aux environs d’1h15 du matin», une équipe de la police judiciaire composée de 6 à 7 agents «entre dans un appart-hôtel 3 étoiles à Hammamet et demande au veilleur de nuit de lui communiquer la liste des clients individuels». Les agents montent à l’étage et frappent à toutes portes, réveillant en pleine nuit des touristes russes (qui remplissent à 90% l’hôtel) et algériens. Certains sont très choqués et le font savoir.

Dans l’une des chambres, «la police découvre un couple de jeunes tunisiens, arrivé séparément dans la journée; le garçon dans la matinée et la fille aux environs de 15h00. Le réceptionniste n’avait pas fait le lien entre les deux et leur avait délivré une chambre individuelle à chacun, en l’occurrence la 203 et la 205», note Destination Tunisie. Qui ajoute: «Au beau milieu de la nuit, tout ce beau monde est embarqué au poste, le veilleur de nuit – contre son gré – devant même abandonner la réception à son sort avec téléphones, caisse, etc.»

Le lendemain, c’est le réceptionniste ayant délivré les chambres qui est convoqué par la police judiciaire. On lui a reproché d’avoir délibérément vendu les deux chambres pour «faciliter l’action au couple».

«Le procureur de la république, mis au courant de l’affaire, a ordonné l’arrestation du réceptionniste, qui s’est retrouvé menotté et embarqué dans une voiture de police avec deux bandits et… un autre de ses collègues d’un autre petit hôtel non classé, arrêté lui aussi pour le même motif», raconte encore Destination Tunisie.

La suite de l’histoire est racontée par Destination Tunisie, qui précise que les fédérations régionale et nationale de l’hôtellerie, saisies de cette affaire, «se posent aujourd’hui la question de savoir depuis quand la loi permet à la police de s’introduire dans les chambres d’hôtels sans mandat de perquisition préalablement délivré par le procureur de la république».

I. B.