La Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (Femip) a approuvé une nouvelle ligne de crédits de 200 millions d’euros (M€) en faveur des banques tunisiennes à partir de 2013.
«Si tout se passe comme prévu, une première tranche de 100 M€ sera débloquée avant la fin de 2012 et je reviendrai en Tunisie en décembre prochain pour signer les contrats de prêt», a déclaré le vice-président de la Banque européenne d’investissement (Bei) chargé de la Femip, Philippe de Fontaine Vive, qui parlait à un groupe de journalistes tunisiens participant à un séminaire sur le rôle des institutions européennes, organisé du 18 au 24 octobre, à Luxembourg.
«C’est la 6e ligne de crédit mise en place par la Femip au profit de la Tunisie vu la forte demande des banques et des sociétés de leasing en place», a indiqué, pour sa part, Alain Nadeau, chef de la division Maghreb à la Femip. Qui a tenu à préciser que quatre banques, trois publiques (BH, Bna et Stb) et une privée (Biat) «ne sont pas pour l’instant éligibles» à cette ligne de crédit car «elles font l’objet d’audit par la Banque centrale de Tunisie (Bct) et avaient dans leurs conseils d’administration des personnes corrompues».
Les prêts qui seront accordés au gouvernement tunisien au titre de l’année 2013 sont estimés à plus de 300 millions de dinars (MD), a-t-il ajouté.
Une enveloppe de 150 M€ sera dédiée à la modernisation des établissements scolaires, s’agissant notamment de la construction de 20 lycées, 20 collèges, 10 internats ainsi que de la réhabilitation d’établissements scolaires dans les 24 gouvernorats, a-t-il expliqué.
Une autre enveloppe de la Femip, allant de 120 à 150 M€, sera allouée au domaine de la santé.
Ces fonds seront répartis sur 18 régions (Béja, Gafsa, Manouba, Kef, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Kébili, Gabes, Médenine, Jendouba, Tozeur, Tataouine, Ben Guedane, Zarzis, Djerba, Metlaoui et El Menzel).
«Nous prévoyons d’autres projets au titre de l’année 2013, notamment avec la Steg, l’Etap, le Gct (pour la dépollution du golfe de Gabès) ainsi que dans le secteur routier (autoroute Ecoso et contournement de Tunis), la dépollution de la lagune de Bizerte», a-t-il ajouté, précisant que «ces projets sont encore au stade de la pré-instruction».
Lors de cette rencontre, M. De Fontaine Vive a saisi l’occasion pour noter que «la Tunisie va subir en 2013 les contre-coûts de la crise en Europe, faisant remarquer que la Femip a recommandé au gouvernement tunisien de faire bénéficier les secteurs de tourisme et de la micro-finance de ces crédits en vue d’améliorer la situation socio-économique des ménages.»
«La Bei est prête à coopérer avec tout gouvernement tunisien élu quelles que soient ses orientations politiques» a-t-il assuré.
Créée en 2002 par la Bei, la Femip vise à contribuer à la création d’un environnement propice à l’investissement dans les pays méditerranéens et à soutenir le développement et l’intégration des économies de cette région. Elle intervient ainsi dans neuf pays: Tunisie, Algérie, Egypte, Maroc, Palestine, Liban, Jordanie, Syrie et Israël).
Depuis sa création, la Femip a investi pour 13 milliards d’euros dans ces pays dont une enveloppe de 3 milliards en faveur de la Tunisie.
Les secteurs du transport et communication, de l’énergie et de l’industrie ont eu la part de lion avec des taux respectifs de 31%, 30% et 15% contre un faible investissement de ces fonds dans les domaines de la santé et de l’éducation (4%) et l’eau et l’environnement (2%).
I. B. (avec Tap).