La Tunisie mobilise 120.000 ouvriers pour la cueillette des olives«La cueillette des olives, qui dure de 3 à 4 mois à partir de novembre, nécessite, cette année, la mobilisation d'environ 120.000 ouvriers», a déclaré lundi à la Tap, le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem.

 Pour mobiliser cet effectif, M. Ben Salem a indiqué que le département agricole fera recours aux ouvriers des grands chantiers dans les régions à forte production oléicole.

Recours aux ouvriers des chantiers

«Ces derniers, qui sont parfois payés (entre 9 et 10 dinars par jour) sans un travail effectif, seront sollicités pour les cueillettes des olives et vont être mieux rémunérés (12 dinars/jour pour les femmes et entre 15 et 17 dinars/jour pour les hommes)», a-t-il dit.

«La production de l'huile d'olive pour cette saison 2012-2013 est estimée à 220.000 tonnes et peut aller jusqu'à 240.000 tonnes», a ajouté le ministre qui assistait, à l'Institut national agronomique de Tunis (Inat), au lancement du premier cours méditerranéen sur «la culture de l'olivier».

«Le ministère de l'Agriculture est en train de négocier avec le département de l'emploi sur la possibilité de financer le transport des ouvriers par bus d'une oliveraie à une autre», a encore indiqué le ministre.

En ce qui concerne le recours à l'armée nationale pour combler le manque de main d'œuvre, M. Ben Salem a relevé «qu'au moment actuel, l'armée a d'autres préoccupations (garantie de la sécurité dans les régions, lutte contre la contrebande sur les frontières...)», ajoutant qu'il est pourtant possible de demander son aide pour le transport des ouvriers dans certaines localités.

Le ministre de l'Agriculture a insisté, lors de ce premier cours méditerranéen sur «la culture de l'olivier» qui se poursuivra jusqu'au 9 novembre, sur l'importance de la formation des ingénieurs dans le domaine de l'oléiculture.

Ceci leur permettra, estime M. Ben Salem, de prendre connaissance des progrès scientifiques et technologiques en la matière, de contribuer ainsi à l'amélioration de la production oléicole nationale et de renforcer, par conséquent, le positionnement de la Tunisie à l'échelle internationale.

Echange d'expertises entre Tunisiens et Espagnols

L'Inat et l'Université internationale d'Andalousie (Espagne) ont signé, lundi, à Tunis, une convention pour lancer ce premier cours qui fait partie des Journées méditerranéennes de l'olivier et dont l'objectif est d'informer sur la conduite de l'olivier et de garantir un échange d'expertises entre les experts tunisiens et espagnols.

En Tunisie, deuxième mondial après l'Espagne en terme de superficies cultivées d'oliviers, l'oléiculture représente 60% des exploitations agricoles (309.000 exploitations).

Le secteur emploie, directement ou indirectement, 10% des familles tunisiennes, accapare, à lui seul, 20% de la main d'œuvre agricole et participe de 43% au total des exportations agricoles du pays.

I. B. (avec Tap).