Tunisie. Les restrictions aux crédits à la consommation visent à préserver les réserves en devises«Les mesures restrictives en matière d'octroi des crédits à la consommation, décidées début octobre, commencent à donner leurs fruits même si elles demeurent conjoncturelles».

 C'est ce qu'a affirmé, mercredi, aux médias le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) Chedly Ayari. Il a ajouté au terme d'un conseil ministériel tenu, au palais Dhiafa et consacré au budget de 2013, que ces mesures sont destinées à préserver les réserves en devises du pays en attendant leur renforcement, avant fin novembre 2012, grâce à un crédit nippon de 900 millions de dinars.

M. Ayari a noté que les décisions ont été prises suite à la baisse des réserves du pays en devises en raison des importations, précisant que ces mesures visent à mettre fin à cette hémorragie et sont limitées dans le temps.

Ces réserves sont passées de 147 jours d'importation, fin 2010, à 113 jours, fin 2011, et 94 jours, en octobre 2012.

Pour le gouverneur, il ne s'agit point d'une nouvelle politique adoptée par la Btc ou d'un rejet des politiques précédentes.

Il a en outre affirmé que l'institut d'émission n'est pas intervenu en ce qui concerne le retrait à découvert, ces avances sur le virement des salaires accordées par les banques à leurs clients. «C'est une question qui concerne la relation de chaque banque avec ses clients», a-t-il dit.

La Bct avait adressé, le 4 octobre dernier, une circulaire comportant des mesures restrictives visant à rationaliser les crédits de consommation.

Cependant, pour certains experts, «cette rationalisation risque d'affecter la machine économique étant donné qu'elle intervient dans un contexte où la croissance économique est tirée, essentiellement, par la consommation, puisque les deux autres moteurs, l'investissement et les exportations, sont presque bloqués».

I. B. (avec Tap).