«L'accord avec Qatar Airways ne doit pas affecter les intérêts de la compagnie nationale Tunisair», a indiqué le ministre du Transport Abdelkrim Harouni, au cours d'une conférence de presse, vendredi, à Tunis.
Le ministre a aussi annoncé que les négociations sur le ciel ouvert ou Open Sky avec l'Europe, débuteront, officiellement, le 13 novembre 2012, à Bruxelles (Belgique), avec la participation de toutes les parties concernées.
Défendre les intérêts de Tunisair
Ces négociations interviennent un mois, environ, après la signature d'un mémorandum d'entente sur l'Open Sky, avec Qatar, qui a suscité des craintes parmi les agents de Tunisair, quant à une plus grande détérioration de la situation du transporteur national.
M. Harouni a relevé que la signature de ce mémorandum entre l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca) et son homologue qatarie est la mise en œuvre d'une convention signée en 1984, entre la Tunisie et Qatar, et d'un procès verbal, signé en 2002, accordant à Qatar la 5e liberté de l'air.
«L'application effective de ce dernier mémorandum, qui n'indique pas les destinations accordées au transporteur qatari, doit bénéficier de l'accord du ministère tunisien des Affaires étrangères», a-t-il ajouté. Le quel, on le sait, est dirigé par l'ex-qatari de cœur et ancien salarié d'Al-Jazira, Rafik Abdessalem, gendre de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, et proche du prédicateur égyptien Youssef Qaradhaoui, éminence grise de l'émir du Qatar!
Le ministre a cependant précisé, et on n'a aucune raison pour en douter, que les experts tunisiens en la matière vont défendre les intérêts de Tunisair, au cours des prochaines négociations qui seront consacrées à la détermination des destinations demandées par Qatar Airways.
Le souci d'éviter la concurrence déloyale
«Cet accord ne constitue pas une concurrence déloyale entre les deux transporteurs car la compagnie nationale et son homologue qatarie sont incomparables du point de vue moyens mais doit être plutôt considéré comme un moyen d'intensifier les échanges entre les deux parties», a-t-il dit.
En ce qui concerne les dettes de Tunisair, le ministre du transport a fait savoir que la compagnie souffre de dettes structurelles de sources multiples. «Ces dettes peuvent perdurer pendant 10 ou 20 ans si elles ne sont pas traitées d'abord par l'accélération des réformes à l'intérieur de la compagnie et moyennant, ensuite, l'intervention des autorités pour alléger ces charges», a-t-il fait remarquer.
Abordant le sujet de l'ouverture du ciel tunisien, M. Harouni a précisé qu'il a incité les ministres arabes, au cours de leur dernière réunion en Egypte, à trouver une formule commune qui sera présentée lors des négociations avec l'Union européenne sur l'Open Sky.
Ceci permettra à la partie arabe d'être en position de force, lors de ces négociations, a expliqué le ministre.
Le dialogue difficile avec les syndicats
Sur un autre plan, il a appelé les syndicats de certaines entreprises à ne plus s'immiscer dans certaines questions, notamment celles en rapport avec le recrutement. Le ministère est ouvert sur l'action syndicale, adopte le dialogue et appelle toutes les parties à contribuer à la réforme, a-t-il cependant ajouté.
Le ministère du Transport procède à la concertation avant d'introduire des réformes structurelles au sein des entreprises exerçant sous sa tutelle, a encore indiqué le ministre. Ces mesures portent sur la dualité des décisions et ne portent pas atteinte aux acquis des travailleurs. Cependant, certains syndicats s'opposent aux projets de réforme en dépit de leur refus de participer à l'identification de solutions, a déploré M. Harouni, relevant que le ministère attend une réponse officielle de la part de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), en ce qui concerne le mouvement de protestation observé par des agents devant le siège du ministère, et au cours duquel ils ont scandé des slogans qualifiés de «politiques, non syndicaux».
I. B. (avec Tap).