Le Fonds monétaire international (Fmi) est disposé à faire de son mieux pour aider la Tunisie et pour encourager le reste de la communauté internationale à l'accompagner dans ses efforts de redressement.
C'est ce qu'a déclaré David Lipton, premier directeur général adjoint du Fmi, au cours d'une rencontre, mercredi, à la Banque central de Tunisie (Bct).
Ralentissement économique et incertitudes
«Le ralentissement économique mondial et les incertitudes qui continuent de peser sur l'Europe, la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques et le conflit en Syrie risquent de miner les fragiles avancées de stabilisation économique enregistrées par la région ces dix-huit derniers mois désavantage les pays arabes en transition», a estimé M. Lipton. «Des progrès ont été réalisés sur le plan des transitions politiques, mais de graves incertitudes subsistent, ce qui empêche le retour de la confiance et freine le redressement économique», a-t-il ajouté.
Par conséquence, le Fmi s'attend pour 2013 à une reprise modérée de l'ensemble de la région, a précisé M. Lipton, précisant que cela «encourageant, mais insuffisant pour faire baisser de manière décisive les taux de chômage élevés. Qui plus est, les marges de manœuvre budgétaire et extérieure sont réduites en raison des tensions survenues ces deux dernières années.»
«Même en supposant que la région réussisse jusqu'à un certain point à ajuster sa politique économique, ses besoins de financement extérieur devraient se chiffrer, d'après nos projections, à 33 milliards de dollars EU l'an prochain, et ne pourront pas être entièrement comblés par le secteur privé. Il faudra donc un vaste soutien des partenaires bilatéraux, de la région et d'ailleurs, ainsi que des prêts des institutions financières internationales, dont le Fmi», a encore affirmé M. Lipton.
Pour un secteur privé dynamique
M. Lipton préconise «d'engager les réformes propres à promouvoir une croissance plus forte et plus solidaire et à créer des emplois pour des millions de personnes. Pour ce faire, il faut que le secteur privé retrouve son dynamisme, investisse davantage et rehausse sa productivité». Mais, pour qu'un secteur privé dynamique puisse alimenter une croissance énergique, durable et génératrice d'emplois, la Tunisie «doit renforcer l'intégration commerciale, améliorer le fonctionnement des marchés du travail, adapter les systèmes éducatifs pour répondre aux besoins du secteur privé, créer des conditions équitables pour tous les investisseurs et un climat propice aux investissements et faciliter l'accès à la finance.»
Il importe aussi, selon M. Lipton, «de mettre en place un système efficace de protection sociale à l'intention des plus démunis, comme corollaire d'un secteur privé énergique et créateur d'emplois.» Mais aussi de s'écarter «des subventions universelles dont tout le monde profite, mais qui privent l'État des fonds nécessaires pour investir dans sa population».
En guise de conclusion, M. Lipton lance aux Tunisiens que l'avenir de leur pays, son cheminement et son destin sont entre leurs mains. «Mais au Fmi nous sommes disposés à faire de notre mieux pour vous aider et pour encourager le reste de la communauté internationale à vous accompagner dans cet effort», dit-il.
I. B.