C'est ce qu'a fait ressortir une enquête réalisée du 23 juin au 24 août par l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq).
L'enquête a été effectuée auprès d'un échantillon de 1.050 entreprises privées implantées dans toutes les régions du pays et opérant dans l'industrie et les services.
Principale contrainte: l'insécurité
D'après Hmida Khlifi, directeur général de l'Itceq, sur les 1.050 entreprises interrogées, 807 ont répondu directement au questionnaire, ce qui garantit un taux de réponse de 77%.
Selon l'étude, 41% des entreprises disent que l'insécurité est la contrainte la plus dénoncée par les chefs d'entreprises. 6,3% d'entre eux ont dû suspendre leur activité au cours du 1er semestre 2012. 53% affirment que l'insécurité «porte préjudice» à la compétitivité.
En ce qui concerne la corruption, sujet resté tabou jusqu'à la révolution du 14 janvier 2011, 61% des entreprises ont refusé de répondre au questionnaire alors que 34% la dénoncent et la considèrent comme contrainte majeure à leur développement.
Ainsi, 22% des entreprises estiment qu'elles se trouvent, aujourd'hui, contraintes de «se débrouiller pour faciliter leurs affaires» et de recourir, à cette fin, à des «versements non officiels» (pratiques de corruption) contre seulement 17% qui ne font pas recours à ces pratiques.
La douane est la plus touchée par la corruption
La répartition sectorielle des entreprises concernant cette question de corruption a montré que la douane est l'institution la plus touchée par le phénomène, suivie successivement par la police, la justice, l'autorité fiscale, les collectivités locales, le secteur financier et les services publics.
D'après l'enquête, ce climat d'affaires, marqué encore par des revendications sociales (grèves, sit-in...), a empêché, cette année, 59% des entreprises de réaliser des investissements.
70% des chefs d'entreprises estiment, par ailleurs, que la stabilité politique, économique et sociale est un facteur déterminant pour investir.
Pour l'année prochaine, 42% des entreprises interrogées sur leurs intentions d'investissement envisagent de réaliser des projets contre 41% qui ne prévoient aucun investissement pour l'instant, alors que 17% sont encore dans l'attente d'une meilleure visibilité du climat des affaires dans le pays.
I. B. (avec Tap)