la Fondation Friedrich Naumann pour la libertéUn expert économiste brésilien Martoos Arroda a souligné l'intérêt que pourrait avoir la Tunisie à procéder à un audit de sa dette extérieure, pour en déterminer la part «odieuse».

 Selon M. Arroda, économiste et enseignant à l'université pour la paix au Brésil, qui a participé au forum sur «la révolution contre la pauvreté» (Carthage, 19-21 novembre), a affirmé qu'il est important de réaliser une audit de la dette en engageant un processus juridique permettant «d'identifier les dettes justes, légales et valables et celles qui sont illégales et odieuses», a- t-il dit, dans une déclaration à l'agence Tap, en marge des travaux du forum.

Le peuple ne doit pas payer les créances des dictateurs

«Il existe, dans la jurisprudence internationale, le concept de la dette odieuse c'est-à-dire les dettes des dictatures, qui n'ont pas profité au peuple mais permis aux familles au pouvoir de s'enrichir sans assumer par la suite la responsabilité du paiement de ces créances», a indiqué M. Arroda.

«Nous proposons que la Tunisie fasse une audit technique de la dette pour identifier celles que le pays doit payer et négocier avec ses créanciers afin de leur faire assumer la responsabilité de leurs actes et non pas en faire porter la responsabilité au seul peuple tunisien», a conseillé l'expert brésilien.

La dette est un facteur d'appauvrissement du peuple, a-t-il encore expliqué, dans la mesure où chaque année le gouvernement est tenu de payer la dette au lieu d'investir ces fonds dans le social. «Il est nécessaire de canaliser les fonds de la dette odieuse vers le développement et l'emploi des jeunes diplômés», a-t-il ajouté.

Impulser un processus de développement local

Pour éradiquer la pauvreté, l'expert brésilien a aussi proposé une mesure à court terme pour le transfert du pôle essentiel du développement des entreprises et du gouvernement vers les communautés dans les régions.

Il a aussi affirmé la nécessité d'élaborer une cartographie des besoins des ressources mobilisables pour générer un processus de développement local qui remonte vers le national. Il a, à cet égard, souligné l'importance du thème du colloque car la Banque mondiale, a-t-il dit, ne table pas sur l'éradication de la pauvreté mais plutôt sur la réduction de ce phénomène.

«Pour éradiquer la pauvreté, il faut identifier les facteurs d'appauvrissement qu'elle génère et qui reproduisent chaque jour la pauvreté et non pas se contenter d'élaborer un diagnostic», a- t-il dit.

I. B. (avec Tap).