Grâce à la reprise des secteurs de l'agriculture, des services, de mines et de l'énergie, la croissance a atteint 3%, au cours des 9 premiers mois de l'année, confirmant le rétablissement de l'activité économique.
Le conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie (Bct), réuni mercredi, pour passer en revue l'évolution de l'économie nationale, a noté une consolidation du rythme de la croissance au cours du 3e trimestre de l'année en cours, pour atteindre 2,6% en glissement annuel, ce qui a porté ce taux à 3% au cours des 9 premiers mois de l'année. Cette reprise est due, notamment, à la bonne tenue des secteurs de l'agriculture et des services, ainsi que la production minière et de l'énergie.
Par ailleurs, les indicateurs récents, comme la hausse de l'indice de la production industrielle courant août dans la plupart des secteurs, l'amélioration de l'activité touristique et du transport, et la bonne saison agricole confirment le rétablissement progressif du rythme de l'activité économique.
En revanche, les pressions engendrées par l'atonie de la demande extérieure, continuent d'affecter la production et les exportations des industries manufacturières, en raison de la persistance des difficultés économiques et financières dans les principaux pays partenaires de l'Union européenne (UE).
En ce qui concerne les paiements extérieurs, et malgré le recul sensible du rythme d'évolution des importations au cours d'octobre (3,6% contre 14,8% à fin septembre) et qui a concerné les biens d'équipement, l'énergie et les biens de consommation, l'accélération de ce rythme d'environ 10 points de pourcentage en comparaison avec celui des exportations au cours des 10 premiers mois de l'année, a, en effet, creusé le déficit commercial, pour atteindre 9.890 MDT, et aggravé le déficit courant à 6,9% du Pib, contre 5,8% durant la même période de l'an passé.
En dépit de l'importance des entrées de capitaux sous forme d'investissements directs ou d'emprunts extérieurs, ces évolutions ont conduit à la contraction du niveau des avoirs nets en devise au niveau de 9.773 MDT ou l'équivalent de 94 jours d'importation au 26 novembre, contre 113 jours à fin 2011.
Concernant les finances publiques, le Conseil a relevé le ralentissement du rythme d'évolution des investissements publics par rapport aux prévisions budgétaires de 2012. Cela n'est pas sans incidence sur le taux de croissance attendu pour l'année en cours et sur la liquidité de l'économie, ce qui requiert une accélération du rythme d'exécution du budget de l'Etat, surtout, pour les dépenses d'investissement.
Sur le plan monétaire, la situation de la liquidité bancaire a enregistré une certaine amélioration au cours de novembre, en relation essentiellement avec le retour de montants de près de 400 MDT sous forme de billets de banque au système bancaire, entrainant ainsi la contraction de l'intervention de la Bct sur le marché monétaire au niveau d'une enveloppe quotidienne de 5.197 MDT en moyenne contre 5.442 MDT au cours d'octobre. Le taux d'intérêt moyen sur ce marché s'est établi, jusqu'au 26 novembre, à 4,20% contre 4,15% en octobre.
S'agissant de l'activité du secteur bancaire, l'encours des dépôts a enregistré une progression de 5,4% au cours des dix premiers mois de l'année en cours en comparaison avec la même période de l'an passé. Parallèlement, les concours à l'économie, ont connu, une hausse de 9,7% durant la même période, tout en enregistrant une baisse notable de l'encours des crédits à court terme.
L'indice général des prix à la consommation a augmenté de 0,8% en octobre, alors, qu'en glissement annuel, cet indice a connu une baisse pour s'établir à 5,3% au terme du même mois contre 5,7% en septembre dernier, sous l'effet, notamment, de la décélération de la hausse des prix des produits alimentaires frais. Certains de ces indicateurs provisoires augurent cependant du retour, de nouveau, de la hausse de l'inflation au cours des prochains mois.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a relevé, en particulier, la poursuite des tensions sur l'équilibre des paiements extérieurs et sur les prix, ce qui appelle à plus de vigilance et de suivi des évolutions de la conjoncture nationale et internationale, tout en insistant sur la nécessité d'œuvrer à renforcer les conditions favorables à la reprise de l'activité économique au rythme espéré et à la préservation des équilibres financiers, et a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale.
Source : communiqué.