Les 27e Journées de l'Entreprise ont démarré ce matin et se poursuivront demain à Hamma-Sousse, autour du thème: «L'entreprise et l'investissement: cadre et vision». Vers un nouveau code pour redynamiser l'investissement.
Deux ans après la révolution, l'environnement politique, économique et social, n'est encore pas propice pour drainer les investisseurs d'ici et d'ailleurs. Que faut-il proposer pour améliorer le climat des affaires et inciter les investisseurs à sortir de leur attentisme?
«La Tunisie est aujourd'hui instable, les affaires sont handicapées et la reprise peine à se concrétiser. Comment trouver des solutions adéquates et faire sortir le pays de la crise? Nous avons mené des enquêtes et nous allons travailler dessus lors de ces journées», ont expliqué, en avant-goût des Journées de l'entreprise, les organisateurs de ces joutes, créées depuis 1984.
L'édition 2012, est marquée par la participation de 48 hommes d'affaires dont 22 étrangers. Au menu, trois panels, deux tables rondes, des workshops et des débats, une trentaine d'interventions et près de 1.000 invités. Les acteurs politiques sont aux premiers rangs, s'est auss félicité Ahmed Bouzguenda, président de l'Institut arabe des chefs d'entreprises (Iace).
Selon lui, les acteurs politiques (membres du gouvernement et dirigeants de partis) doivent se familiariser avec le discours et le langage économiques et être à l'écoute des investisseurs, tunisiens ou étrangers, afin de prendre les décisions qui s'imposent pour mettre en place les conditions de la relance économique. Et notamment la mise en œuvre d'un nouveau code des investissements, annoncée pour très bientôt par le gouvernement.
«Le premier code des investissements en Tunisie a été fait par Ahmed Ben Salah, ce n'était pas le bon et ça n'a pas marché. Le second, celui de 1993, a permis à l'entreprise de décoller un peu, mais il y a eu entre temps la mondialisation. Aujourd'hui, il y a la réalité du terrain, il faut accompagner les mutations en cours et l'administration suivra», estime le Centralien Slim Zghal, homme d'affaires et membre de l'Iace.
Sans se substituer au gouvernement, des hommes d'affaires – face à la situation morose –, cherchent donc à détecter les difficultés que traversent les entreprises. Ils ont mené à ce propos trois enquêtes, entre les mois d'avril et mai dernier. Une première sur les contraintes et perspectives de développement de l'entreprise tunisienne, conduite en collaboration avec la Banque mondiale et qui a concerné un échantillon de 600 entreprises dans 260 délégations. Une deuxième sur la perception des affaires régionales auprès de 1.260 personnes. Les autres études ont porté sur l'environnement des affaires sur le site Tunisie (200 investisseurs étrangers) et sur l'attractivité des régions auprès de 300 investisseurs locaux, en plus de 14 études préparatoires.
Les invités des Journées de l'entreprise auront donc une idée sur le monde tunisien des affaires et les difficultés dans l'investissement. Car, les failles ont été détectées et il va falloir se pencher sur les moyens d'y remédier, de manière à instaurer de nouvelles règles du marché, de créer un climat propice à l'investissement et à la création des emplois dont le pays a besoin pour calmer la fronde sociale. «Car sans l'investissement privé, il pas de vraie croissance. Et il faut bien savoir où on va», répètent sans cesse les experts.
Par ailleurs, le secteur privé en Tunisie (où l'Etat réalise 62% des investissements) étant encore loin d'être comparable à celui du Maroc, de l'Egypte ou de la Turquie, les responsables politiques et les opérateurs économiques ont vraiment du pain sur la planche et beaucoup de retard à rattraper.
Les Journées ont prévu plusieurs panels qui portent sur les thèmes suivants : «Pour un secteur privé compétitif : choix stratégique et plan d'action»; «Assainissement de l'environnement des affaires, facilitation des accès au financement et aux marchés»; «Tunisie leader de la protection des investisseurs et de la lutte anticorruption»; «Quelle feuille de route et gouvernance budgétaire pour la période d'élection?»
Z. A.