La pauvreté touche 15,5% des TunisiensLe taux de pauvreté en Tunisie est passé de 32,4% en 2000, à 23,3% en 2005 et à 15,5% en 2010. Mais il a dû s'aggraver aujourd'hui avec la dégradation de la situation économique et sociale.

 

Sous Ben Ali, et jusqu'à la révolution du 14 janvier 2011, dont la pauvreté et le chômage ont été parmi les principaux déclencheurs, on avançait le chiffre surréaliste de 4 à 5% de pauvres parmi la population tunisienne.

Le rapport sur «La mesure de la pauvreté, des inégalités et de la polarisation en Tunisie 2000- 2010», réalisé par l'Institut national de la statistique (Ins) en collaboration avec la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque mondiale, vient donc de corriger ces données en revoyant complètement et en mettant à jour sa méthodologie de mesure de la pauvreté basée sur l'examen des données des enquêtes ménages (2000, 2005 et 2010).

Cette révision a été réalisée sur la base sur les données collectées lors de l'Enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages conduite en 2010-2011.

L'enquête de l'an 2010 a porté sur un échantillon théorique de 13.392 ménages tiré selon un sondage aléatoire.

Le rapport réalisé par un comité d'experts universitaires tunisiens ainsi que des représentants du gouvernement et d'organisations non gouvernementales décrit les améliorations et les révisions apportées aux pratiques nationales en matière de mesure de la pauvreté en termes monétaires et présente l'évolution de la pauvreté au cours de la dernière décennie.

Il présente les profils de la pauvreté en mettant en lumière les grandes tendances et configurations observées en Tunisie. Il en ressort qu'un ménage est défini comme pauvre si sa consommation est en-dessous du seuil de la pauvreté fixé à 1.277 dinars par an et par individu dans les grandes villes contre 820 dinars par an et par individu dans le milieu non communal.

Le taux de pauvreté extrême est établi à 4,6% en 2010, contre des taux de pauvreté extrême de 7,6% en 2005 et 12,0% en 2000.

Selon la même source, le seuil de la pauvreté extrême est fixé à 757 dinars par an et par individu dans les grandes villes contre 571 dinars par an et par individu dans les zones non communales.

Cependant, l'Ins n'a pas relevé que cette baisse observée n'a pas bénéficié aux régions du centre-ouest et du sud-ouest, qui ont vu leurs écarts par rapport au reste du pays s'accentuer au cours de la décennie étudiée.

L'augmentation de la polarisation de 49,9% en 2000 à 62,5 en 2010 confirme, selon le rapport, que les sentiments d'identification et d'aliénation des citoyens des gouvernorats défavorisés se sont accentués au cours de la période 2000-2010.

Par ailleurs, l'Ins a souligné que la population dont le chef de famille est au chômage et/ou ne bénéficie pas d'un niveau d'éducation est plus susceptible d'être pauvre.

Toutefois, les taux de pauvreté sont plus élevés dans les zones rurales et dans les moyennes communes que dans les grandes villes.

Le rapport indique que les révisions apportées aux pratiques nationales en matière de mesure de la pauvreté concernent essentiellement la détermination de l'indicateur de bien être et l'estimation du seuil de pauvreté.

I. B. (avec Tap).