Tunisie : Le gouvernement table su une croissance de 4,5% en 2013Selon les projets de budget de l'Etat et de la loi de finances pour 2013, l'Etat tunisien ambitionne d'atteindre un taux de croissance de 4,5% au cours de l'année prochaine.

 

Le gouvernement espère ainsi confirmer la reprise économique amorcée en 2012, accélérer la création d'emplois, lutter contre le chômage et réaliser de grands projets d'investissement créateurs de richesses et d'emplois. Tels sont, en tout cas, les principaux objectifs du projet de la loi finances pour l'exercice 2013, tels que souligné, jeudi, par le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali.

Les prémices d'une reprise économique 

Présentant la déclaration du gouvernement sur les projets du budget de l'Etat et de la loi de finances pour l'exercice 2013, devant l'Assemblée nationale constituante (Anc), M. Jebali a affirmé qu'il est possible, aujourd'hui, après une année de la prise de fonction du 1er gouvernement provisoire après les élections, de procéder à une évaluation de son travail et des défis auxquels il doit faire face. Il a ainsi formulé l'espoir de voir le projet de la nouvelle loi de finances renforcer les prémices d'une reprise de l'économie tunisienne et l'amélioration de sa capacité à réaliser le développement et à créer des emplois.

Pour M. Jebali, les efforts seront axés, en 2013, sur la réalisation d'un équilibre entre les exigences de l'efficacité économique et de la justice sociale, d'une part, et l'accélération du rythme des réformes afin de consacrer l'Etat de droit, consolider la décentralisation et la démocratie locale, d'autre part.

Le projet de la loi de finances, a-t-il dit, vise également à améliorer le pouvoir d'achat du citoyen à travers l'instauration de programmes et mécanismes susceptibles de maîtriser la hausse des prix et le parachèvement du programme des augmentations salariales dans les secteurs public et privé, décidé en 2002.

Le projet de la loi de finances pour l'exercice 2013 se propose également d'intensifier le rythme de l'investissement privé tant intérieur qu'extérieur à la faveur de la réalisation de réformes à même d'améliorer l'environnement des affaires et la compétitivité, ainsi que l'impulsion de l'initiative privée.

M. Jebali a mis en exergue le souci d'adopter un nouveau schéma de développement régional, de dynamiser le rythme de réalisation des projets dans les régions défavorisées et marginalisées et d'accorder l'intérêt requis aux catégories sociales démunies.

Le chef du gouvernement provisoire a fait savoir qu'il est prévu d'augmenter le rythme de mobilisation des ressources propres de manière à limiter le déficit budgétaire aux alentours de 5,9% et la dette publique à 46,8% du Pib.

Il s'agit également de réduire le déficit courant des paiements extérieurs, l'objectif étant de l'établir à 6,8% du Pib, tout en veillant à maîtriser la gestion de l'endettement extérieur et les prix.

Instauration d'un environnement favorable

M. Jebali a affirmé que la réalisation des différents objectifs contenus dans le projet de loi de finances pour l'exercice 2013 reste tributaire de l'instauration d'un environnement favorable à l'investissement, de la conjugaison des efforts de tous les agents économiques et de la valorisation des principes du travail et de la citoyenneté, loin de toute forme d'exploitation politique et idéologique.

Il a souligné, dans ce sens, la volonté du gouvernement de renforcer la stabilité de la situation sécuritaire et d'appliquer la loi, tout en veillant au respect de libertés individuelles et publiques.

M. Jebali a évoqué l'amélioration de la situation sécuritaire, comme en témoigne la reprise de l'activité de plus de 200 entreprises industrielles, qui était bloquée depuis un an, en raison de tensions sociales.

D'un autre côté, il a exposé les différentes réformes que le gouvernement a entamé pour sortir l'économie nationale de l'ornière de la stagnation dont notamment la révision du code d'incitation aux investissements et la préparation d'un projet de loi cadre sur le partenariat entre les secteurs privé et public.

«L'accès de la Tunisie au statut de partenaire privilégié de l'Union européenne (UE) est de nature à renforcer la présence du pays dans cet espace économique qui offre diverses opportunités dans des domaines vitaux, comme la technologie, la recherche scientifique, la coopération financière et autres», a indiqué M. Jebali.

Lutter contre la pauvreté, exclusion et la marginalisation

Il a également souligné l'intérêt porté aux domaines sociaux à l'effet de consacrer les principes des droits de l'homme, de réaliser la prospérité et la justice sociale et de lutter contre toute forme d'exclusion et de marginalisation.

Il a prévu la conclusion, au début de l'année 2013, d'un contrat social avec les différents partenaires sociaux, qui permettrait de renforcer le partenariat en matière d'organisation des relations professionnelles et d'amélioration des conditions du travail et des prestations sociales, ainsi que la rationalisation des programmes et des politiques de l'emploi et de la formation professionnelle.

Pour ce qui est de la lutte contre le chômage et la promotion de l'emploi, M. Jebali a souligné la volonté du gouvernement de réduire le chômage de longue durée, ainsi que l'ouverture de nouveaux domaines permettant d'intégrer les diplômés du supérieur.

M. Jebali a convenu que l'économie ne s'est pas rétablie à un rythme permettant de créer suffisamment d'emplois, notamment dans les régions marginalisées, malgré les avancées significatives accomplies par le gouvernement.

«Nous n'avons d'autre choix que le consensus»

Tout en relevant que l'Assemblée nationale constituante (Anc) n'est pas parvenue, jusqu'à présent, à finaliser la constitution, M. Jebali a appelé à revoir la méthodologie de travail suivie par le gouvernement, en vue d'assurer un avenir meilleur aux prochaines générations.

«La réalisation des priorités pour la période transitoire nécessité l'instauration d'un consensus entre les différentes parties, ainsi que l'intensification des efforts de l'ensemble des intervenants», a-t-il souligné à ce propos.

«La période transitoire est difficile, alors que nous assistons à la naissance d'un Etat démocratique, après plus de 50 ans de dictature», a déclaré le chef du gouvernement provisoire. «Nous n'avons d'autre choix que le consensus», a-t-il martelé, ajoutant que le développement des peuples et des nations «ne se mesure pas uniquement par la croissance économique et le bien être social, mais aussi par la richesse de leur histoire et leur culture».

I. B. (avec Tap).