Les réserves de la Tunisie en devises devraient passer, à la fin de 2012, à l'équivalent de 106 jours d'importation, après être descendus à 94 jours en septembre dernier.

Les réserves de la Tunisie en devises devraient atteindre, à la fin de 2012, environ 18.111 millions de dinars (MD), contre 9.581 MD, au début de 2012.

Ces chiffres ont été avancés par Ridha Saidi, le ministre conseiller auprès du chef de gouvernement chargé des Dossiers économiques et sociaux.

Aggravation de l'endettement extérieur

L'amélioration attendue des réserves du pays en devises est expliquée par les transferts provenant des différents accords financiers (traduire: prêts, donc endettement) conclus avec la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (Bad) et l'Union européenne (UE), auxquels s'ajoute l'emprunt obligataire de 25 milliards de yens (environ 463 MD) émis, le 14 décembre courant, par la Banque centrale de Tunisie (Bct), sur le marché financier japonais Samourai.

Le total de ces transferts s'élève, à 2.200 MD, auxquels s'ajoutent 1.745 millions de dinars provenant des recettes du tourisme et des exportations, ainsi que les transferts en devises effectués par les Tunisiens résidant à l'étranger et le flux des investissements directs étrangers.

Toujours selon Ridha Saïdi, qui semble considérer l'aggravation de l'endettement extérieur comme une panacée et comme une performance de son gouvernement (un point de vue pour le moins contestable), les dépenses liés à l'importation et au paiement des dettes publiques et privées devraient atteindre environ 2.345 MD.

Des mesures visant à rationaliser l'importation et à renforcer l'exportation afin d'améliorer le taux de couverture de la balance commerciale ainsi qu'à rationaliser les crédits de consommation ont été prises, ces derniers mois, par le gouvernement en concertation avec la Bct, mais suffiront-elles pour réduire les déficits de la balance commerciale? D'autant que, selon les derniers chiffres de l'Institut national de la statistique (INS), le déficit commercial de la Tunisie s'est creusé considérablement, au cours des 11 premiers mois 2012, pour atteindre 10.703,8 MD contre 7828,3 MD durant la même période de 2011.

Création de 100.000 emplois en 2012

Par ailleurs, selon les données de l'INS, le taux de chômage serait en baisse au cours du 3e trimestre à 17,02% contre 18,9% durant la même période 2011. M. Saidi, qui semble se féliciter de cette baisse, ne se demande pas si les emplois créés sont producteurs de richesses ou s'ils participent seulement d'une politique de dumping social qui aura pour conséquence de grever davantage, et inutilement, les dépenses publiques.

Selon M. Saïdi, les nouvelles créations nettes devraient être au cours de cette période, de l'ordre de 10.674 emplois pour atteindre pour les 9 premiers mois 2012, environ 71.000 postes.

Le total des créations d'emplois devrait ainsi s'élever sur toute l'année à 100.000, compte tenu du parachèvement du programme de recrutement dans le service public.

Le nombre des chômeurs en Tunisie s'élève à environ 700.000 personnes selon les statistiques de l'INS de septembre dernier.

Le chômage a été l'une des principales raisons derrière le déclenchement de la révolution du 17 décembre 2010/14 janvier 2011.

I. B. (avec Tap).