L'exposition-vente des avoirs confisqués appartenant au président déchu et à sa famille a été inaugurée, samedi, par le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, avant d'ouvrir ses portes, dimanche, au public.
«Cette exposition doit servir de leçon à tous les politiques en Tunisie, notamment les candidats à la présidence», a déclaré M. Jebali lors de l'inauguration. A qui fait-il allusion, sinon à ses camarades du parti islamiste Ennahdha dont l'appétit de pouvoir et le goût du luxe commencent à alimenter les rumeurs publiques?
L'exposition, ouverte depuis dimanche, à l'espace Cléopâtre, à Gammarth, au nord de Tunis, compte notamment 22 voitures luxueuses, 300 pièces d'orfèvrerie et de bijoux, et près de 12.000 autres articles qui se trouvaient au palais de Sidi Dhrif, ancienne résidence de Ben Ali, adossé au flanc de la colline de Sidi Bou Saïd.
M. Jebali a appelé, dans sa déclaration aux médias, les Tunisiens aisés à acquérir les pièces exposées. Les recettes de ces ventes, a-t-il dit, seront consacrées à la réalisation de projets sociaux. Il a demandé la révision des droits d'entrée (30 dinars le billet) à l'exposition qu'il a estimés «relativement élevés», recommandant l'organisation de visites gratuites au profit des jeunes et des étudiants.
Une fois vendus, ces biens permettront de générer, selon l'ex-ministre des Finances par intérim Slim Besbes, des recettes globales estimées à plus de 20 millions de dinars (MD), qui seront injectées au budget de l'Etat 2012 ainsi qu'à celui de 2013 pour financer des projets de développement.
Trois méthodes de cession sont adoptées lors de la vente des pièces et biens exposés. Il s'agit de la vente par lettres sous-pli scellé (pièces de rechange de voitures, bijoux), la vente aux enchères publiques (électroménager) et la vente directe (pièces d'une valeur de 10.000 dinars).
I. B. (avec Tap).