Tunisie : L'importation des tricycles ''Tuk Tuk'' ne fait pas l'unanimitéLa Chambre syndicale nationale des propriétaires de taxis va observer un sit-in, jeudi matin, devant le palais du gouvernement à la Kasbah, pour protester contre l'importation des tricycles Tuk Tuk (ou pousse-pousse).

Selon un communiqué, publié, mercredi, la chambre syndicale considère que l'importation et la mise en circulation de ces tricycles menace les sources de revenus des chauffeurs de taxis et leurs familles.

La présidence du gouvernement a précisé, mercredi, que les 21.000 véhicules à importer seront utilisés, uniquement, pour le transport des marchandises, tels que les produits agricoles et commerciaux ainsi que les déchets solides, et non pour le transport des personnes.

«L'objectif de ce programme pilote, annoncé par le chef du gouvernement provisoire, est d'encourager l'initiative privée et la création de sources de revenue au profit des familles et catégories démunies, notamment, dans les zones intérieures et frontalières», a-t-elle indiqué.

«Ce programme va fournir environ 30.000 emplois directs et indirects, notamment, dans les zones intérieures longuement marginalisées», ajoute la même source.

«Les tricycles serviront, notamment, à la collecte et au transport des déchets solides vers les centres de recyclage, au transport des produits agricoles vers les petits fournisseurs et commerçants ainsi qu'au transport des produits commerciaux et de consommation dans les grandes villes et les quartiers populaires aux alentours de ces villes», lit-on encore dans le communiqué, précisant qu'«un cahier des charges spécifique et des appels d'offres seront établis pour le choix du meilleur fournisseur de ces tricycles». «L'intervention du gouvernement va se limiter à faciliter des procédures administratives et à fournir les mécanismes de financement aux catégories concernées qui ne peuvent pas accéder aux sources de financements conventionnelles», précise encore le gouvernement, ajoutant qu'il sera fait recours à un type de tricycles, prévu par le Code de la route, soit celui dont le poids (vide) ne dépasse pas 400kg et qui est équipé d'un moteur à un cylindre de 125 cm3.

Les opposants à ces engins évoquent plusieurs arguments à l'appui de leur rejet, notamment l'anarchie que ces engins pourraient provoquer dans la circulation, déjà chaotique dans les villes, ou encore leur utilisation par le gouvernement nahdhaoui comme un moyen pour attirer de nouveaux adhérents au parti islamiste Ennahdha.

Les adeptes de l'environnement estiment que la multiplication de ces tricycles pourrait enlaidir davantage le paysage urbain.

I. B. (avec Tap).