Tunisie : Salah Kamel héritera-t-il des sociétés confisquées de Sakher El Materi?Selon nos confrères Africa Intelligence, l'homme d'affaires saoudien Salah Kamel serait bien placé pour racheter Princesse Holding, de Sakher El Materi, gendre de l'ex-président Ben Ali.

La holding regroupant les sociétés d'El Materi, en fuite depuis le 14 janvier 2011 et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, avaient été confisquées par l'Etat, qui l'a rebaptisée Al-Karama.

Selon ''Africa Intelligence'', «un trio d'obligés du businessman saoudien a intégré le conseil d'administration d'Al-Karama, formé en juin mais dont la composition est restée secrète». Il s'agirait de Mohamed Tahar Babay, l'ex-DG de la Société de promotion du lac de Tunis (Splt), importante joint-venture immobilière entre l'Etat tunisien et Salah Kamel, de Mohamed Ali Chekir, DG d'Al-Karama, lui aussi un ancien d'Al-Baraka, du banquier Ezzeddine Khouja, spécialiste de la finance islamique qui a fait carrière dans le groupe de Salah Kamel. Ce dernier vient, d'ailleurs, d'être nommé à la tête de la banque islamique Zitouna, «fleuron de la holding Al-Karama que Salah Kamel rêve d'acquérir», affirme encore ''Africa Intelligence''.

Les autres administrateurs d'Al-Karama, Salah Gharsallah, Pdg de l'Office de l'aviation civile et des aéroports(Oaca), Raja Darghouth (Banque centrale de Tunisie), Abdelhamid Ghanmi (ministère des finances) et l'auditeur Bessem Jeddou (KPMG) «risquent d'avoir bien du mal à contrer cette triplette», estime encore ''Africa Intelligence''.

Cheikh Kamel avait été reçu, le 24 février dernier, par le président de la république provisoire Moncef Marzouki. Il a exprimé, à l'issue de la rencontre, la disposition de son groupe à consolider ses investissements en Tunisie, indiquant que «sa visite en Tunisie s'inscrit dans le cadre du soutien de l'économie tunisienne dans tous les domaines et, tout particulièrement, dans ceux générateurs d'emplois».

Intervenant, le même jour, lors d'une rencontre avec les hommes d'affaires tunisiens, au siège de l'Utica, M. Kamel a proposé la création, avec le concours de l'organisation patronale, d'une société d'exploration des opportunités d'investissement en Tunisie.

A cet effet, il a encore précisé que la Chambre islamique de l'industrie et du commerce qu'il préside est prête à apporter une contribution de 50% au capital de cette société avec l'ouverture du reste des actions aux hommes d'affaires tunisiens.

L'homme d'affaires saoudien a également suggéré, pour accompagner les efforts de lutte contre le chômage en Tunisie, la création d'une société de perfectionnement et de recrutement des compétences tunisiennes, qui serait utile aussi à préparer les cadres tunisiens en vue de les recruter dans les pays du Golfe, selon les spécialités requises.

Côté investissements, un ensemble de projets déjà élaborés pour être réalisés dans le pays lui ont été présentés lors d'une séance de travail avec Riadh Bettaieb, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale.

I. B.