La production tunisienne de phosphate baisse de 60% en 2012Avec une production estimée à 2.600.000 tonnes de phosphate commercial, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a enregistré une baisse de 60%, en 2012, en comparaison avec la moyenne de production des années écoulées.

 

Avant la révolution du 14 janvier 2011, la compagnie produisait en moyenne 8 millions de tonnes par an, a confié, lundi, un responsable de la CPG cité par l'agence Tap.

La même source a indiqué que les ventes du phosphate commercial en 2012 ont franchi la barre de 5 millions de tonnes, dépassant celles de 2011, estimées à 3,5 millions de tonnes, mais très en-deçà de celles de 2010, estimées à 7,5 millions de tonnes.

La compagnie est parvenue à atteindre le même niveau de ventes au cours de 2012 en dépit de la baisse de production, grâce au recours à ses stocks en phosphate commercial et brut cumulés les années écoulées, a encore révélé le responsable de la société.

Par ailleurs, a-t-il aussi indiqué, la compagnie a accordé la priorité au marché local, notamment le Groupement chimique tunisien (GCT), malgré les difficultés liées au chargement du phosphate vers les ports commerciaux de Sfax et de Gabès.

Une telle option a entraîné une forte baisse des exportations de la CPG vers les marchés extérieurs qui ont atteint en 2012, 100.000 tonnes contre 800.000 tonnes en 2010.

L'instabilité sécuritaire et sociale, qui prévalait dans la région de Gafsa sur des périodes successives a eu un impact négatif sur la production du Groupement chimique tunisien (GCT) en engrais chimiques de M'dhilla. Celle-ci n'a pas dépassé 287.000 tonnes, avec une baisse de 38% contre une capacité normale de production de 460.000 tonnes.

Face à une telle situation, à qui incombe la responsabilité : aux agitations sociales, très légitimes, dans le bassin minier de Gafsa, où la population est abandonnée à son sort, malgré les innombrables promesses des hauts responsables ? ou à ces hauts responsables incapables de donner de l'espoir à ces populations et d'atténuer leur sentiment de frustration et d'injustice?

En attendant, ce sont les équilibres économiques et financiers qui prennent un coup et la situation sociale et politique reste explosive.

I. B.