L'inflation a atteint 5,9%, à fin 2012, et le déficit courant s'est encore alourdi pour dépasser 7,5% du Pib, en novembre 2012 (6,4% du Pib en 2011).
C'est ce qu'a précisé le secrétaire d'Etat aux Finances, Slim Besbès, qui intervenait, samedi à Tunis, à une rencontre, organisée par le Centre des Jeunes dirigeants d'entreprises (CJD) et la fondation allemande, Konrad Adenauer Stiftung.
Au 8 janvier 2013, «les réserves de change du pays se sont élevés à 118 jours d'importation (contre 108 en 2012), alors que le compte courant de trésor présente, au 9 janvier, un solde de 1.510 millions de dinars (MD), contre 807 MD en 2012», a aussi indiqué M. Besbes.
Une politique budgétaire de ''Stop and Go''
Selon le secrétaire d'Etat aux Finances, «la politique budgétaire adoptée en Tunisie pour les années 2012-2013 est celle de ''Stop and Go''». Il a expliqué que cette politique «se base, pour la première année (2012), sur le rétablissement de la stabilité sociale et la relance économique, en mobilisant des fonds supplémentaires pour le budget (+22% en 2012 par rapport à 2011), c'est la politique du ''Go''».
S'agissant de la seconde année (2013), il a fait savoir qu'elle sera marquée par «la stabilisation du volume budgétaire (+4% par rapport à 2012). C'est la politique du ''Stop''».
Le secrétaire d'Etat a expliqué que «cette politique de relance continue est en mesure d'impulser le développement pour atteindre, en 2017, un taux de croissance de 7% et un taux de chômage de 10%».
«La redevance de 2 dinars perçue pour chaque nuitée passée dans des hôtels tunisiens, ne sera appliquée qu'à partir du 1er octobre 2013», a-t-il également précisé, estimant que cela «permettra aux hôteliers de fixer leurs tarifs applicables en 2014, tout en prenant en considération cette nouvelle redevance, étant donné que les tarifs appliqués actuellement ont déjà été définis».
Une réforme fiscale profonde
M. Besbès a affirmé, par ailleurs, qu'une réforme fiscale profonde est en train d'être étudiée et qu'elle va marquer l'année 2013. «La loi de finances pour cette année prévoit des dispositions qui permettront de consolider les ressources de la Caisse générale de compensation, dont l'institution d'une redevance de compensation. Il s'agit d'une imposition de 1% sur le revenu brut réalisé par des personnes physiques, dont le revenu annuel excède 20.000 dinars, avec un maximum de 2.000 dinars par an.»
De son côté Fayçal Derbel, expert comptable et universitaire à l'ISG, a fait état de deux grands problèmes devant faire l'objet d'un remède urgent, à savoir les salaires et la compensation qui pèsent lourdement sur le budget de l'Etat (plus de 140 MD en 2013).
Il a également noté que les 4,5% de taux de croissance prévu pour 2013 sont réalisables, mais à condition de rétablir la confiance de l'ensemble d'intervenants socio- économiques, d'accélérer le processus de réforme et de mettre en place des actions urgentes dans les différents plans avant le 31 mars courant.
I. B. (avec Tap).