Le gouvernement tunisien négocie avec le Fonds monétaire international (Fmi) pour l'obtention d'un accord de confirmation d'un montant de 2,73 milliards de dinars sur deux ans.
Cette annonce a été faite par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), Chedly Ayari, en marge de la rencontre, organisée, jeudi, à Tunis, à l'occasion du 20e anniversaire du décès de Hédi Nouira, ancien premier ministre (1970-1980) et fondateur de la Bct.
L'endettement peut impulser l'économie
«L'endettement est notre seul moyen pour impulser l'économie nationale, d'autant plus que le niveau de l'épargne en Tunisie reste très faible», a estimé M. Ayari, rappelant que le taux d'endettement en Tunisie (47% du Pib) reste maîtrisable.
Il a aussi déclaré que l'économie tunisienne est, aujourd'hui, en phase de rétablissement, imputant la crise actuelle aux problèmes d'insécurité et au manque de visibilité sur le plan politique.
Evoquant les réserves en devises, M. Ayari a indiqué qu'«elles se montent actuellement à 117 jours d'importations contre 90 jours trois semaines auparavant».
Cette hausse est imputable, non pas à la hausse des exportations de biens et services, mais aux emprunts contractés par la Tunisie auprès des bailleurs de fonds étrangers. Aussi ne faut-il pas trop pavoiser...
Il est à rappeler qu'une délégation du Fmi, effectue, cette semaine, une visite en Tunisie, dans le cadre du suivi du programme d'assistance technique et du partenariat entre la Tunisie et le fonds dans le domaine du management fiscal, a indiqué le ministère des Finances, dans un communiqué.
Lutter contre la fraude
La délégation du Fmi, qui doit séjourner deux semaines dans le pays, a prévu des entretiens et des rencontres avec les responsables des directions fiscales et financières tunisiennes (douane, impôts, comptabilité publique et recouvrement). Un rapport sera élaboré par les membres de la délégation de l'institution financière internationale au terme de leur visite et pourrait aider la direction fiscale tunisienne dans son processus de réforme du secteur.
La délégation du Fmi s'est déjà entretenue avec le secrétaire d'Etat à la Finance, Slim Besbes. L'entretien a permis d'évoquer les domaines de coopération entre la Tunisie et le FMI, notamment, en ce qui concerne la modernisation de l'administration fiscale et l'amélioration des services fournis aux contribuables.
Les experts du Fmi ont recommandé, dans ce cadre, de tirer meilleur profit du système informatique moderne dont dispose la direction fiscale en vue de lutter contre la fraude fiscale et réaliser l'équité requise dans ce domaine.
I. B. (avec Tap)