A cours d'idées, le gouvernement islamiste croit pouvoir impulser l'investissement et l'emploi en redonnant vie à des institutions moyenâgeuses tels que les fonds «zakat» et les «waqf».
Au lendemain de l'indépendance, et pour créer les fondements d'une économie moderne, Habib Bourguiba, premier président de la république tunisienne, a fait dissoudre les institutions «habous» ou «waqf» (biens de mainmorte), héritées du passé et qui doublonnaient certaines actions sociales et économiques de l'Etat.
Dans son projet proclamé d'effacer tout le legs moderniste bourguibien, le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha s'est donné pour mission de faire revivre ces institutions moyenâgeuses. Pire encore: il fait semblant de croire que ces institutions vont contribuer à régler les problèmes de l'investissement et de la création de richesses et d'emplois. Jugeons-en par cette dépêche de l'agence Tap...
«Deux projets de loi portant création d'un fonds de «zakat» (aumône légale) et d'une institution de «waqf» (donation faite à perpétuité par un particulier à une œuvre d'utilité publique, pieuse ou charitable), ont été examinés, vendredi, en conseil ministériel.
«Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, le Conseil s'est penché sur les différents volets juridique, procédural et structurel inhérents à la création de ces deux institutions.
«Il a, également, examiné la contribution de ces deux institutions au développement de l'action sociale, à l'incitation à l'investissement, à l'impulsion de la machine de développement et à l'accélération du rythme de croissance.
«A cet égard, le Conseil a recommandé d'approfondir l'examen du cadre juridique portant création de ces deux institutions avant d'en soumettre les résultats à l'Assemblée nationale constituante (Anc).
«Présidé par le ministre chargé des Affaires économiques et sociales, Ridha Saidi, ce conseil s'inscrit dans le cadre de la finalisation du cadre juridique régissant la finance islamique et du suivi des travaux de la commission nationale de développement du système de la finance islamique et des projets présentés par les sous-commissions.»
I. B.