abdelwahab maatar 10 1Se cachant derrière son petit doigt, Abdelwaheb Maatar, ministre du Commerce, a cru pouvoir dénier toute responsabilité du gouvernement dans la dégradation des performances économiques de la Tunisie.

Dans son intervention, mardi, lors de la séance plénière à l’Assemblée nationale constituante (ANC), consacrée à la situation économique dans le pays, M. Maatar a affirmé que «des parties s’emploient à détruire l’économie tunisienne à travers les grèves, les sit-in et les routes coupées devant les unités de production» et «essayent de faire endosser au gouvernement la responsabilité de la dégradation des performances économiques», faisant ici allusion aux syndicats et à certains partis de l’opposition.

Le ministre a ajouté: «Nous devons introduire des réformes dans les structures économiques et financières pour éviter la stagnation», sans préciser ce qui empêche son gouvernement d'avancer sur cette voie, endossant l'habit de l'opposant ou de l'expert qui indique ce qu'il faut faire: «Yaka, yaka...»

M. Maatar a pointé du doigt un autre «coupable»: «Les phénomènes de la spéculation et de la contrebande qui provoquent la hausse des prix de certains produits», ajoutant que son ministère «s’emploie à réguler le marché et à lutter contre le fléau de la contrebande en coopération avec les autres ministères».

Il convient cependant de rappeler à M. Maatar que l’inflation, sous le gouvernement de la «troïka» auquel il appartient, a atteint sont plus haut niveau historique (près de 7%) et que le phénomène de la contrebande et du marché parallèle n’a jamais été aussi florissant qu’il l’est aujourd’hui, grâce au «meilleur gouvernement que la Tunisie ait jamais eu» (dixit Rafik Abdessalem).

I. B.