mustapha kamel nabli 10 6Mustapha Kamel Nabli a appelé le gouvernement à «prendre au sérieux les risques économiques menaçant la Tunisie, à intensifier ses efforts pour éviter le pire et à concevoir une stratégie adéquate pour sauver le pays».

L'ex-gouverneur de la Banque centrale de la Tunisie (BCT), qui intervenait, samedi, au cours d'une conférence sur les défis économiques confrontés par la Tunisie, a ajouté que le gouvernement doit «traiter avec objectivité et réalisme la situation économique et financière du pays, éviter la lecture superficielle des indicateurs et prévenir les dangers conséquents».

D'après M. Nabli, l'économie tunisienne se trouve, aujourd'hui, face à de multiples risques dont celui de l'effondrement du taux de croissance, l'inflation, la persistance du problème de chômage, notamment auprès des diplômés de l'enseignement supérieur, le déficit budgétaire et celui de la balance de paiement.

L’économiste a appelé également le gouvernement à abandonner le modèle actuel de développement orienté vers l'accroissement des dépenses de l'Etat et dont l'inefficacité a été prouvée.

D'après lui, les dépenses publiques ont cru de 63%, au cours des 3 dernières années (2010-2013), soit l'équivalent de 9 milliards de dinars. Plus de 2/3 de cette enveloppe ont été alloués à l'augmentation des salaires et à la subvention de certains produits.

Faut-il s’étonner dès lors que le déficit budgétaire en 2012-2013 ait plafonné à 11,3 milliards de dinars, a relevé l’économiste.

M. Nabli a appelé, par ailleurs, à réunir les conditions nécessaires au rétablissement de la sécurité «pour que les secteurs de tourisme, du transport, des phosphates et de la prospection pétrolière reprennent leur rythme d'avant la révolution».

I. B. (avec Tap).