Pour boucler le budget de l’Etat 2013 et préparer celui de 2014, le gouvernement Ali Larayedh recourt à la politique du rafistolage et des ramassages de miettes. Difficile de tomber plus bas dans l’incompétence et le manque de vision.
C’est confirmé, les 500 millions de dollars (près de 816 millions de dinars) provenant de la cession de parts de Tunisie Telecom, seront alloués au budget de l'Etat pour l'année 2013. Des prévisions approximatives Cette décision, confirmée, au cours d’une conférence de presse, lundi, par Elyes Fakhfakh, ministre des Finances, vise à pallier au retard dans l'émission des sukuks islamiques (bons du trésor conformes à la Charia). Elle a été prise en raison des difficultés de l'exécution du budget de l'Etat pour l'année 2013. Ce budget a été mal conçu au départ, car il tablait sur l'émission de sukuks islamiques d'une valeur de 1 milliard de dinars, alors que la loi afférente à ce type de financement, élaborée depuis décembre 2012, n’a pu être examinée et adoptée par l’Assemblée nationale constituante (ANC). Selon M. Fakhfakh, le niveau d'exécution du budget de l'Etat, pendant les 9 premiers mois de l'année 2013, a permis d'accroitre les recettes fiscales que de 8,3%, par rapport à la même période de 2012, contre des prévisions qui tablaient sur 12%, pour fin septembre 2013, enregistrant ainsi, une baisse nette de l'ordre de 440 MD. «Cette baisse a été constatée au niveau de la TVA (-332 MD) et de la taxe sur la consommation (-340 MD), en raison de la baisse de la croissance (3,6% contre 4,5% prévus dans le schéma de développement pour 2013)», a expliqué le ministre, faisant savoir que les recettes non fiscales n'ont pas dépassé 1.612 MD contre 1.942 MD prévus, soit une baisse de l'ordre de -330 MD, étant donné que le budget n'a pas bénéficié de transferts provenant des opérations de confiscation des biens de l'ancien clan au pouvoir durant l'année 2012. «Les dépenses de gestion ont augmenté, à fin septembre, de 19% par rapport à la même période de l'année 2012. Les dépenses de développement se sont accrues, pour leur part, de 11% (213 MD), par rapport à la même période de l'année 2012», a en outre indiqué M. Fakhfakh, considérant que ce taux demeure en-deçà du niveau escompté, puisque le taux de décaissement des investissements directs s'est limité à 81% et celui des financements publics à 82% des prévisions. Autant dire que les services de M. Fakhfakh avaient tout faut ou qu'ils faisaient des plans sur la comète. Incompétence et manque de vision M. Fakhfakh a fait savoir, par ailleurs, que l'emprunt extérieur a atteint 2.392 MD, contre des prévisions de l'ordre de 3.070 MD (-900 MD). Cela revient, selon lui, aux retards cumulés dans l'émission des sukuks islamiques et dans l'obtention de certains crédits ue les bailleurs de fonds multilatéraux hésitent à accorder à la Tunisie en raison du manque de visibilité politique et du retard enregistré dans la mise en route des réformes prévues (banque, fiscalité, gouvernance financière, code d’investissement...). C’est le cas, notamment, de la Banque africaine de développement (BAD) qui a annulé son crédit de 500 MD à la Tunisie. Que reste-t-il au gouvernement Ali Larayedh, responsable de la déroute financière du pays, pour boucler le budget de l’Etat 2013 et préparer celui de 2014, sinon la politique du rafistolage et du ramassage des miettes. Difficile de tomber plus bas dans l’incompétence et le manque de vision. I. B. (avec Tap). |