fitch rating 10 4L’agence internationale de notation Fitch a réagi quasi-instantanément, dans la soirée d’hier, à la détérioration de la situation sécuritaire en Tunisie et infligé à notre pays un sévère avertissement, en dégradant encore sa note souveraine.

L’agence n’y est pas allée par quatre chemins: elle a constaté que «la transition politique a été encore retardée et l'incertitude sur une issue heureuse du processus a augmenté».

Deux maîtres-mots ont marqué le verdict sans appel de Fitch: le «retard» pris par notre pays et l’«incertitude» qui y prévaut nous valent donc l’abaissement de la note souveraine de notre économie de BB+ à BB- et l’inarrêtable descente en enfer.

Pour ceux qui ne l’ont pas compris, Fitch ajoute qu’elle maintient une perspective négative sur sa note et laisse ainsi entendre qu'elle pourrait l'abaisser encore plus, car «les attaques et les assassinats commis par des groupes terroristes ont gagné en intensité ces derniers mois, ce qui nuit à la sécurité et à la stabilité».

L’agence internationale de notation met en garde qu'une baisse supplémentaire de sa note demeure possible si la crise politique s'intensifie ou si la Tunisie ne parvient pas à réduire nettement ses déficits budgétaire et courant. Qu’adviendra-t-il donc de notre pays lorsque Moody’s et Standard & Poor’s, les deux autres grandes agences de notation financière, scruteront elles aussi la mauvaise copie des Nahdhaouis?

La réponse est, malheureusement, toute simple: nos amis et partenaires étrangers (gouvernements, institutions financières et autres investisseurs) feront la sourde oreille, nous tourneront le dos et nous abandonneront. Parce que, dans ce monde (comme dans tous les autres mondes!), les affaires sont les affaires. Et, avec Ennahdha au pouvoir en Tunisie, ceux qui nous ont soutenus et cru (comme nous) en notre 14 janvier réalisent de plus en plus que les affaires marchent très mal dans notre pays.

Aujourd’hui, suffit-il que les dirigeants nahdhaouis acceptent de se mettre autour de la table du dialogue national pour réparer les dégâts qu’ils ont infligés à notre économie? La réponse est NON.

Continuerons-nous à payer le prix exorbitant de cette erreur du 23 octobre 2011 qui a accordé aux islamistes une «majorité» relative à l’Assemblée constituante? La réponse est, hélas, OUI. Et nul n’y pourra grand’ chose…

Marwan Chahla