industrie 9 26L’indice trimestriel du climat des affaires dans le secteur de l’industrie s’est légèrement redressé au cours du second trimestre de 2013, s’établissant à 16,7% contre 15,9% un trimestre auparavant.

C’est ce qui ressort de l’étude intitulée «L’industrie tunisienne entre crise économique mondiale et transition politique interne», réalisée par le Centre de veille et d'intelligence économique, relevant de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).

L’étude préconise néanmoins de conclure que cet indice «s’est plus ou moins maintenu à son niveau antérieur», compte tenu des «fluctuations d’échantillonnage propres à toute enquête statistique.»

Mais quoi qu’il en soit, le niveau atteint en ce début de l’année 2013 se situerait, selon l’étude, «au dessus de la moyenne», témoignant ainsi d’«un certain regain d’optimisme par rapport aux situations d’incertitude qui ont prévalu immédiatement après la révolution.»

Les chefs d’entreprises répondants à la dernière enquête évoquent cependant des difficultés au niveau de l’approvisionnement en matières premières, mais surtout des pertes de parts de marché et ce aussi bien localement qu’à l’export.

«Les pertes de débouchés et leurs conséquences sur le niveau de production et l’emploi sont les caractéristiques typiques de toute période de récession comme celle que connait actuellement l’économie mondiale», indique l’étude. Elle ajoute: «La Tunisie, étant ouverte au commerce mondial, ne peut échapper à la règle, notamment au niveau de son industrie. Elle est en effet considérée comme le premier pays exportateur de produits manufacturés en Afrique et devrait ainsi subir les effets de tout choc d’origine externe, en particulier au niveau de ses clients.»

La perte de débouchés peut aussi résulter des chocs internes que subit l’économie nationale, précise, par ailleurs, l’étude. Elle explique: «Dans le cas de la Tunisie, ce type de choc est de l’avis de la plupart des commentateurs, directement lié à la situation de transition politique que connait notre pays depuis maintenant plus de deux ans. Celle-ci s’est notamment traduite entre autres par les faits suivants :

• Perturbations répétées de l’activité productive dans plusieurs unités de production suite à des revendications sociales et salariales;

• Présence d’un climat d’incertitude quant à l’avenir politique du pays ayant entrainé une réduction des investissements;

• Baisse sensible du pouvoir d’achat des consommateurs limitant la demande intérieure, etc.»

Ainsi, donc, «deux types de facteurs plus ou moins indépendants, l’un de nature interne et l’autre d’origine externe, sont à des degrés divers responsables des difficultés vécues par l’économie nationale en général et par le secteur industriel en particulier», indiquent les auteurs. Ils notent en conclusion que «l’industrie tunisienne aurait subi plus que les autres secteurs de l’économie nationale les conséquences d’une crise internationale aigue et les retombées immédiates du bouleversement de fond que connait la société tunisienne après la révolution de Janvier 2011. Le rôle de ces dernières sur le déclin observé de la production industrielle serait même prépondérant notamment en 2011.»

Les auteurs en viennent même à «craindre une détérioration de la situation et ce indépendamment de l’évolution future de la conjoncture internationale». Et pour cause : «la réduction observée de la production s’est accompagnée par une baisse significative des investissements ce qui compromet évidemment les conditions d’un retour à la croissance.»

I. B.

Lire le texte intégral de l’enquête.