aeroport 24 3La grève, mardi, des agents de l’aviation civile, n’a pas perturbé outre mesure le trafic aérien dans les aéroports tunisiens. Et même si on a déploré de nombreux retards, aucun vol n’a été annulé.

La grève observée, mardi, par le personnel de l'Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA) a provoqué des retards dans le mouvement de départ et d'arrivée mais aucune annulation n'a été enregistrée, ont confirmé les responsables de l'office et les responsables syndicaux.

Discrimination entre les agents

Jamel Ferjani, secrétaire général du syndicat des agents de l'OACA, dépendant de l'UGTT, a déclaré, mardi, à l’agence Tap, que la grève est principalement observée pour protester contre «des décisions et des mesures du ministre du Transport visant à politiser le secteur et à discriminer les agents qui y exercent».

Parmi ces décisions, le responsable syndical a évoqué, notamment, celle de faire bénéficier la seule catégorie des aiguilleurs du ciel d'une majoration de salaire, estimée à 400 dinars par mois (sur deux tranches), ce qui coûtera, au total, 800.000 dinars, décision que M. Ferjani qualifie d'«injuste» et d'«inappropriée» au vu de la conjoncture socio-économique difficile dans le pays.

D'après le syndicaliste, l'autorité de tutelle a tendance à donner une dimension «politique» aux affaires du secteur et n'accorde pas l'intérêt requis aux dysfonctionnements et aux difficultés dont souffrent ses diverses branches à l'instar des problèmes du transport maritime, de la détérioration des infrastructures de base des aéroports et des difficultés financières de Tunisair, le transporteur national.

M. Ferjani a estimé que la grève a réussi en dépit du recours de la direction générale à la réquisition afin d'assurer la sécurité des vols au départ et à l'arrivée, ajoutant que ce recours est «illégal» et constitue une «infraction» aux lois internationales de l'aviation civile. Et pour cause : les agents de la protection civile sollicités pour remplacer le personnel de l'OACA n'ont pas les qualifications requises pour assurer la sécurité des aéroports.

Recours à la réquisition

Le chargé de la communication à l'Office, Sami Thabet, a précisé, de son côté, à Tap, que «la grève a causé des retards au niveau de la navigation aérienne mais sans entraîner d'annulations des voyages».

La direction générale a eu recours à la réquisition afin d'assurer la sécurité des vols au départ et à l'arrivée, et ce, à travers un tableau de service mis en place à cet effet.

Cependant, jusqu'à 11h00, le niveau de sécurité est demeuré changeant (en fonction de la présence de personnel qualifié, d'engins de secours...), ce qui explique le retard accusé par les vols.

Pour sa part, le ministère du Transport, Abdelkarim Harouni, a assuré, dans un communiqué, que le trafic dans les différents aéroports s’est poursuivi «sans enregistrer de retard significatif».

I. B. (avec Tap).