La loi sur les «awqaf» ou «habous» (biens de mainmorte), projet défendu par le parti islamiste Ennahdha, constitue pour beaucoup de Tunisiens une grave menace contre l’Etat civil.
Ce projet, défendu par le ministre des Affaires religieuses, le wahhabite Noureddine Khademi, doit être examiné aujourd’hui par l’Assemblée nationale constituante (ANC), en l’absence de tous les députés de l’opposition, qui boycottent l’Assemblée pour protester contre le «putsch constitutionnel» du parti islamiste Ennahdha. Plusieurs experts économiques et analystes politiques dénoncent cette loi qui annonce, selon eux, le retour d’une institution abandonnée depuis 1956 en Tunisie, et qui, en accaparant une partie des finances privées, risque de priver la trésorie publique d'importantes recettes d'impôt, de financer des réseaux religieux parallèles et de «constituer un Etat dans l’Etat», selon les propos de l’économiste et ancien ministre des Finances. Invité par Express FM, Fadhel Moussa, doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de Tunis et député d’Al Massar (opposition, gauche), retiré de l’Assemblée nationale constituante (ANC), a affirmé, pour sa part, que la loi relative aux «awqaf» n’est pas une priorité dans l’état actuel du pays. «Elle constitue une grave menace à la nature civile de l’Etat», a-t-il ajouté. Z. A. |