Les Cercles Débats d’Al Qotb organisent une rencontre sur «la loi de finances 2014 sous le signe de l’austérité», qui sera animée par Lotfi Ben Aïssa, fiscaliste, et Fathi Chamkhi, porte-parole de l’association RAID-Tunisie.
Il ressort des mesures annoncées dans le cadre de la loi de finances pour l’année 2014 que la classe moyenne tunisienne, qui pendant longtemps a été un facteur d’équilibre dans la formation sociale tunisienne, mais qui souffre de signes de désintégration méthodique depuis les dernières années du régime déchu, est aujourd'hui appelée à payer la facture prévue par les nouvelles mesures proposées sous le régime d’austérité et ce à travers: - la décision de geler les salaires pour les couches moyennes du salariat, malgré l’augmentation continue du taux d'inflation à des niveaux sans précédent et de bloquer les recrutements dans la fonction publique; - l’application de nouveaux impôts à certains revenus des couches sociales moyennes; - la réduction significative des dépenses de compensation, en particulier pour les carburants, l'électricité et le gaz et les produits essentiels. Si le régime despotique précédent avait troqué la liberté de la classe moyenne contre la sécurité, la stabilité et un minimum de bien-être notamment pour ses catégories intermédiaires et inférieures concentrées dans les grandes villes côtières, les deux gouvernements issus du système du 23 octobre 2011 n’ont rien fait pour la stabilité de cette classe, ni pour sauvegarder sa cohésion et encore moins pour l’aider à retrouver l’ascenseur social, garantie essentielle de son essor. Bien au contraire, ils ont accéléré le rythme de sa paupérisation et de sa désintégration, du fait de la détérioration de son niveau de vie et du renforcement chez elle du sentiment d’insécurité et d’absence d’horizon ainsi que la réduction de la marge de liberté conquise dans la foulée du processus révolutionnaire. Le projet de la nouvelle loi de finances a été élaboré en naviguant à vue, sans référence aucune à un plan, ni rupture avec le modèle de développement libéral précédent. A la réduction de l’investissement productif s’ajoutera la baisse de la demande et de la consommation qui est, en l’état actuel des choses, le principal facteur de la croissance, d’autant plus que des jours difficiles attendent le secteur de l’exportation avec l’entrée en vigueur de l’impôt sur les sociétés sur les bénéfices provenant de l’exportation au taux de 10% au lieu de l’exonération totale dont ont bénéficié les exportateurs pendant deux décennies. L’épargne nationale a chuté de manière spectaculaire passant de 22% du PIB à 15% alors que l’endettement public a augmenté symétriquement de 7 points passant de 40% à 47%. L’audit de la dette en vue d’en dégager les dettes odieuses et illégitimes est aujourd’hui plus que jamais à l’ordre du jour. La rencontre se tiendra samedi 23 novembre à 16 heures au local du parti, sis au 15, rue du Dr Alphonse Laveran, à Tunis. Source : communiqué. |