moez joudi 6 11L’économiste Moez Joudi s’interroge sur l’avenir du groupe El-Karama Holding, qui aurait dû s’épanouir après la révolution et non le contraire. Et se pose des questions sur l’équipe qui le dirige.

Moez Joudi intervenait, vendredi, au cours d’une rencontre avec les médias sur la «Gouvernance publique en Tunisie», organisée par l’Association tunisienne de gouvernance (ATG), qu’il préside.

La gestion d’El-Karama Holding, qui supervise une centaine d’entreprises confisquées au clan de l’ex-président Ben Ali, présente des zones d’ombre, a estimé M. Joudi, ajoutant qu’il est du droit de la société civile d’en savoir davantage sur la gestion de ce groupe devenu public.

«Les entreprises confisquées, des fleurons de l’économie nationale, pourraient représenter, selon nos estimations, jusqu’à 18% de chiffres d’affaires global du pays. Au lendemain de la révolution, notre souhait était que ces entreprises se développent, créent des emplois et s’occupent davantage des régions. Or, 3 ans après, c’est le contraire qui s’est passé», a expliqué M. Joudi, devant un parterre d’experts en économie et finance.

L’économiste a, par ailleurs, fait part de ses inquiétudes quant à l’avenir de ce groupe et sur sa gouvernance qui échappe, selon lui, à tout contrôle.

«Qui a nommé le Pdg d’El-Karama Holding? Mais qui est ce Pdg (Mohamed Ali Chekir, NDLR), aujourd’hui en conflit permanent avec le ministre des Domaines de l’Etat? Que fait le commissaire aux comptes du groupe et où est versé l’argent des cessions des entreprises? Nous ignorons tout. Et nous avons des doutes sur tout, alors que la Cour des Comptes reste silencieuse à ce propos. El-Karama Holding appartient aujourd’hui au peuple et il est de son droit de tout savoir à propos de sa gestion», s’est insurgé M. Joudi.

Z. A.