Les experts comptables s’inquiètent de la situation critique de l’économie tunisienne et «appellent toutes les parties concernées à prendre les mesures urgentes pour épargner le pays des conséquences dangereuses».
L’Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT) exprime, dans un communiqué, sa «profonde préoccupation en raison de la détérioration de la situation économique et financière du pays, qui se caractérise notamment par une baisse considérable de l'investissement et les dégradations successives de la note souveraine de la Tunisie, ainsi que les impulsions aiguës du déficit du budget de l'État, de la balance commerciale et de la balance des paiements, d'une part, et la hausse sans précédent des dépenses de fonctionnement, de l’endettement public ainsi que du taux d'inflation, d'autre part, sans désapprendre le glissement important de la valeur du dinar, la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens et la prédominance de l'économie informelle.» Tout en soulignant sa «responsabilité nationale de défense des intérêts économiques du pays et de protection de ses ressources», l’OECT «attire, de nouveau, l’attention sur cette situation critique et appelle toutes les parties à prendre les mesures urgentes pour épargner le pays des conséquences dangereuses qui en découlent.» Evoquant ensuite les aspects inquiétants contenus dans le projet de la loi de finances pour l’année 2014, l’OECT a souligné les points suivants: «1– l’existence de certaines dispositions qui sont de nature à augmenter la pression fiscale sur les citoyens et les bonnes entreprises opérant dans le secteur formel, accompagnée de la suppression simultanée de certains avantages fiscaux, ce qui pourrait avoir un impact néfaste sur l'investissement notamment les investissements directs étrangers (IDE) et affecter, par conséquent, la croissance économique et la création d’emplois; 2– la carence de mesures concrètes et urgentes pour faire face à l’expansion de l'économie informelle qui constitue une vraie menace au développement économique et à la pérennité des entreprises ainsi que la préservation des emplois.; 3– la carence de mesures concrètes permettant de mieux maîtriser le régime forfaitaire et de contrôler rigoureusement ses bénéficiaires; 4– l’existence de certaines dispositions conjoncturelles qui rentrent plutôt dans le cadre de la réforme du système fiscal et de la caisse de compensation, sans pour autant attendre les résultats définitifs des études subséquentes, en cours; 5– l’existence de certaines dispositions qui sont de nature à compliquer davantage le système fiscal au lieu de simplifier les procédures administratives et consolider les droits des contribuables permettant de faciliter et d'améliorer la perception de l'impôt.» L’OECT appelle, par ailleurs, à étudier les propositions et les commentaires produits par ses commissions sur le projet de la loi de finances pour l’année 2014 et qui sont publiés sur son site officiel. Source: communiqué. |