La société Unilever, titulaire de 250 marques commerciales mondiales, va assurer un soutien technique aux pouvoirs publics tunisiens pour les aider à lutter contre la contrefaçon, qui gangrène l’économie du pays.
Un accord en ce sens a été signé, lundi, dans le cadre d'une Conférence régionale sur le piratage et la contrefaçon. Il stipule le développement des méthodes de formation des douaniers afin de leur permettre de distinguer entre les produits contrefaits. Selon Abderrahman Khochtali, directeur général de la douane tunisienne, interrogé par l’agence Tap, la société Unilever fournira tous les moyens et les informations relatifs aux produits d'origine et organisera des sessions de formation sur les méthodes de gestion des risques et de lutte contre les produits contrefaits. Issam Badwilan, responsable de la direction de la protection des marques commerciales pour les régions de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient au sein d'Unilever, a souligné, pour sa part, qu'il s'agit d'un partenariat public/privé visant à développer des compétences aptes à faire face aux problèmes liés à la contrefaçon. En vertu de cet accord, les deux parties s'engagent sur l'échange d'informations et des méthodes de lutte contre la contrefaçon, phénomène de plus en plus sophistiqué, a indiqué le responsable, qui a appelé à moderniser les mécanismes permettant de dévoiler les produits contrefaits. Dans une déclaration à la presse, le ministre des Finances Elyes Fakhfakh, a rappelé qu'avec le développement technologique et scientifique, le phénomène de la contrefaçon a pris de l'ampleur, menaçant les grandes économies dans le monde. Ce phénomène qui touche aujourd'hui un secteur sensible comme la fabrication des médicaments, menace la vie des gens, précise encore le ministre. Qui a, par ailleurs, rappelé que la contrefaçon cause un manque à gagner (ressources fiscales) important pour l'économie tunisienne, évoquant notamment le problème de la contrefaçon des cigarettes. Il a ajouté qu'entre 30 et 40% des produits de l'artisanat sont, aussi, touchés par la contrefaçon notamment celle provenant des pays asiatiques. Le ministre a souligné la nécessité de développer les méthodes d'identification des produits contrefaits et de renforcer le rôle du citoyen en la matière. Il s'agit, en outre, précise encore M. Fakhfakh, de renforcer les moyens de protection de l'économie nationale, de la propriété intellectuelle des entreprises par la mise en place d'une banque de données des marques tunisiennes. La conférence régionale sur le piratage et la contrefaçon, qui se tient du 9 au 13 décembre, en coopération avec l'Organisation mondiale des douanes (OMMD), constitue une opportunité pour l'échange d'expertises entre les pays participant (Libye, Algérie, l'Egypte et le Maroc) et le renforcement de la coopération frontalière en matière de lutte contre les phénomènes de la contrebande et de la contrefaçon. I. B. |