clan ben ali 9 18Le gouvernement suisse a décidé, mercredi, de prolonger de trois autres années le gel de biens tunisiens et égyptiens de 760 millions de francs suisses (CHF),  soit 858 millions de dollars US (équivalant 1,4 milliard de dinars tunisiens).

Cette décision, prise une première fois en 2011, s’applique à tous les avoirs des présidents tunisien et égyptien déchus et des «personnes de leurs entourages politiquement impliquées», rappelle un communiqué du ministère helvétique des Affaires étrangères.

La décision du gouvernement suisse, qui a été prise par le Conseil fédéral (comprenant le président et d’autres ministres), s’applique à des avoirs se montant à 700 millions de CHF déposés dans comptes suisses par Hosni Moubarak et ses collaborateurs et 60 millions de CHF déposés par Ben Ali et son clan, soit 110 millions de dinars tunisiens.

Le Conseil fédéral suisse a expliqué, dans sa déclaration, que «cette prolongation a pour objectif d’accorder plus de temps aux enquêtes criminelles tunisiennes et égyptiennes pour déterminer l’origine de ces avoirs».

Par cette extension également, les autorités suisses entendent faire parvenir le message qu’elles «tiennent compte de la difficulté de la transition politique dans les deux pays».

Le même communiqué rappelle aussi que la Suisse n’a cessé de collaborer avec Tunis et le Caire depuis près de trois et que des «progrès importants» ont été réalisés sur ce plan.

Il faut comprendre, donc, que ces progrès n’ont pas été suffisants pour que les avoirs en question soient débloqués définitivement par les autorités suisses et qu’ils soient remis aux gouvernements tunisien et égyptien.

Tunis et le Caire, selon la stricte lecture de la législation suisse, doivent ainsi fournir la preuve indubitable que ces avoirs gelés ont été mal acquis.

La balle est, une fois de plus, dans les camps tunisien et égyptien: ces derniers devront faire usage, pendant les trois prochaines années, de leur expertise financière et autres avant de pouvoir recouvrer ces biens.

Même si ces sommes ne représentent que la partie visible de l’iceberg, qu’elles soient restituées aux peuples tunisien et égyptien aura certainement une valeur hautement symbolique.

Marwan Chahla